Ce mardi 28 mars, l’Assemblée nationale a voté ma proposition de résolution portant sur la reconnaissance et la condamnation de la grande famine de 1932-1933, connue sous le nom d’Holodomor, comme génocide.
Mon intervention à l’Assemblée nationale
Ce projet de résolution est volontairement transpartisan et a été porté par les groupes politiques suivants : Renaissance, Socialistes, Ecologistes, Les Républicains, Les Démocrates, Horizons, LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires). Vous noterez que n’ont pas été associés à la démarche les groupes qui n’ont eu de cesse, ces dernières années, d’osciller entre complaisance et ambiguïté envers la Russie sur la question ukrainienne.
L’examen de la proposition de résolution intervient à l’occasion du 90e anniversaire de la famine provoquée par les autorités soviétiques en Russie, du 1er anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine, après que le Bundestag, le Parlement européen et la Chambre des représentants belge ont récemment pris l’initiative de reconnaître l’Holodomor comme un génocide du peuple ukrainien, et après que les plus hautes autorités ukrainiennes – notamment le Président ZELENSKY et le Président de la Rada STEFANTCHOUK, encore fin janvier dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale – ont renouvelé leur souhait que les Parlements des nations qui soutiennent l’Ukraine reconnaissent eux aussi l’Holodomor.
Le 21 mars, j’organisais également une conférence sur l’Holodomor intitulée « Ukraine et son passé : l’Holodomor ». Cette initiative était organisée conjointement avec Boris VALLAUD (PS), Benjamin HADDAD (Renaissance), Jean-Louis BOURLANGES (MoDem), Valérie RABAULT (PS) et Cyrielle CHÂTELAIN (EELV), l’événement visait à informer la représentation nationale et à faire vivre l’Ukraine dans le débat public en amorçant un cycle de rencontres en lien avec les activités du groupe d’amitié parlementaire France-Ukraine à l’Assemblée nationale.
Faire connaître l’histoire conflictuelle des relations russo-ukrainiennes, avec la négation récurrente par Moscou du fait national ukrainien, est important pour entretenir le soutien des opinions publiques occidentales, lequel est déterminant pour l’issue du conflit armé.
« En politique, les symboles comptent. L’Assemblée nationale s’affirme et s’exprime sur ce sujet au moment opportun et de façon transpartisane », se félicitent Anne GENETET et Boris VALLAUD. « Pour les cosignataires, reconnaître l’Holodomor, c’est bien sûr aussi soutenir l’Ukraine en guerre et entretenir le soutien des opinions publiques, lequel est déterminant pour l’issue du conflit », ajoutent-ils.
Ainsi, la proposition de résolution « vise à la reconnaissance par les autorités françaises de cette famine forcée de la population ukrainienne comme génocide, et à la condamnation des actes commis, caractérisés par une extermination et des violations massives des droits humains et des libertés ».
Le texte de la résolution formule d’abord trois propositions à l’attention de l’Assemblée nationale, pour qu’elle :
- reconnaisse officiellement le caractère génocidaire de la famine forcée et planifiée par les autorités soviétiques à l’encontre de la population ukrainienne en 1932 et 1933 ;
- condamne ce génocide commis par les autorités soviétiques ;
- affirme son soutien au peuple ukrainien dans son aspiration à faire reconnaître les crimes de masse commis à son encontre par le régime soviétique.
La résolution formule ensuite quatre invitations au Gouvernement français, pour qu’il
- reconnaisse officiellement et condamne publiquement le caractère génocidaire de ces crimes de masse commis à l’encontre du peuple ukrainien ;
- rende hommage à toutes les victimes de l’Holodomor et exprime sa solidarité avec le peuple ukrainien qui a souffert de cette tragédie ;
- poursuive ses initiatives diplomatiques visant à la reconnaissance internationale de l’Holodomor ;
- encourage sur la scène internationale un libre accès aux archives relatives à l’Holodomor, plus particulièrement en Fédération de Russie, afin de permettre aux historiens de poursuivre leurs recherches visant à établir et documenter les faits.
Le texte complet de la résolution