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Réformer l’audiovisuel public : pour une voix française forte

À l’heure où la bataille culturelle se joue à l’échelle planétaire, il est de notre devoir de donner à la France les moyens d’y prendre toute sa part. L’examen de la réforme de l’audiovisuel public en cours est une étape cruciale. Ce texte, que je soutiens pleinement, fait l’objet de débats nourris – et c’est bien normal. Mais je reste convaincue qu’il constitue une chance historique pour réaffirmer l’ambition de notre service public audiovisuel.

Parler d’une seule voix pour mieux se faire entendre 

La création de France Médias, société-mère regroupant France Télévisions, Radio France et l’INA, constitue une réponse ambitieuse à un paysage audiovisuel en pleine mutation. Face à la fragmentation des canaux, à la multiplication des offres privées, et à l’irruption de plateformes aux moyens colossaux, notre service public doit se réorganiser pour survivre et rayonner. Cette réforme structurelle n’est pas une simple rationalisation administrative. Elle est l’acte fondateur d’un audiovisuel public unifié, capable de porter une voix française claire, exigeante et libre sur la scène internationale.

Optimiser les moyens sans renoncer à l’ambition 

Dans un contexte budgétaire contraint, il serait irresponsable de maintenir un fonctionnement cloisonné, source de doublons et de fragilités. Il ne s’agit en aucun cas de sacrifier la diversité ou l’indépendance des rédactions. Il s’agit de bâtir un pilotage stratégique commun, afin d’utiliser chaque euro investi avec efficacité, au service des contenus et des talents. Cette réforme, en discussion, suscite des inquiétudes légitimes, mais elle offre aussi des garanties solides de gouvernance et de respect des spécificités de chaque entité. Elle vise à réallouer les moyens là où ils comptent vraiment : la création, l’innovation, la diffusion des savoirs et de la culture.

Une réforme au service de la souveraineté culturelle 

Il est de notre responsabilité de garantir aux Français une offre audiovisuelle de qualité, ancrée dans les valeurs républicaines. Mais c’est aussi une question de souveraineté. Dans un monde où les flux d’information sont globalisés, la France doit affirmer son regard, ses récits, ses créateurs. Cette réforme reste pour moi un levier fondamental pour préserver et renforcer notre capacité d’influence culturelle. La faire aboutir ne sera pas simple, mais c’est un combat qu'il faut mener, par conviction et par fidélité à une certaine idée du service public.

Ce texte est encore en commission. Il peut évoluer, il sera discuté, amendé – c’est la vie démocratique. Mais l’objectif, lui, reste intact : donner à la France un audiovisuel public fort, indépendant et influent. Un choix de raison. Un choix pour la République. Un choix pour la France.