Le narcotrafic n’est plus une menace diffuse : il gangrène nos territoires, ruine des vies, affaiblit nos institutions. Face à cette violence tentaculaire, la République se devait de répondre avec clarté et fermeté. C’est tout l’enjeu du texte que nous venons d’adopter en première lecture à l’Assemblée nationale. Un texte fort, transpartisan, pragmatique et profondément républicain. Je l’ai soutenu avec conviction.
Une République qui ne baisse pas les yeux
Le narcotrafic ne se contente plus d’agir dans l’ombre. Il s’affiche, s’installe, impose sa loi dans nos quartiers, au mépris de la loi commune. Ce que nous avons voulu à travers cette réforme, c’est que l’État de droit reprenne l’initiative. En créant un Parquet national anti-criminalité organisée (PNACO), nous dotons la justice d’un outil ciblé, à la hauteur de la menace. Ce nouveau parquet, pleinement opérationnel dès 2026, incarnera l’autorité de la République face à ceux qui l’attaquent. En parallèle, des mesures concrètes – comme les quartiers de détention sécurisés ou la fermeture administrative des commerces de blanchiment – viennent frapper les trafiquants là où cela fait mal : dans leurs réseaux, leur logistique, leurs finances.
Renforcer nos moyens sans renier nos principesCertaines mesures ont pu susciter débat. C’est légitime : dans une démocratie, la lutte contre le crime organisé ne saurait s’affranchir de l’État de droit. C’est pourquoi je salue les amendements qui ont permis de mieux encadrer certains dispositifs sensibles, comme le "dossier coffre" ou les techniques de surveillance numérique. Nous devons rester intraitables avec les criminels, sans jamais affaiblir les droits de la défense ni la justice elle-même. C’est aussi cela, l’honneur d’un État républicain. Ce texte, enrichi par le débat parlementaire, en est une démonstration : nous avons su faire preuve de rigueur, mais aussi de mesure.
Protéger, prévenir, reconstruireCe texte est un acte de protection pour nos concitoyens, un acte de justice pour nos institutions, un acte de fidélité à notre modèle républicain. Mais il doit aussi s’accompagner d’un travail de fond : sur l’éducation, l’insertion, la prévention. Nous ne gagnerons pas cette bataille uniquement par la répression, mais aussi par la reconquête républicaine des territoires abandonnés, par la reconstruction du lien social, par une politique de sécurité juste et équilibrée. Cette loi est une étape. Elle est nécessaire. Elle est attendue. Mais elle ne saurait être un point final. C’est à nous, collectivement, d’en faire un point de départ. Pour que plus aucun enfant ne soit tenté de devenir guetteur. Pour que la République redevienne, partout, une évidence.