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Modernisation du métier d’infirmier : une avancée majeure

Le 10 mars 2025, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture, avec modifications et à l’unanimité, la proposition de loi portée par le groupe Renaissance visant à renforcer et valoriser la profession infirmière. Ce texte, qui intervient dans un contexte de pénurie de soignants et de difficultés croissantes d’accès aux soins, entend élargir les compétences des infirmiers et leur accorder une plus grande autonomie dans l’exercice de leurs missions. 

Un cadre réformé pour répondre aux défis de la santé 

Depuis 2017, plusieurs évolutions majeures ont marqué la profession :

  • Suppression du numerus clausus, permettant d’augmenter le nombre de professionnels de santé.
  • Renforcement des compétences vaccinales : depuis 2022-2023, les infirmiers, pharmaciens et sages-femmes peuvent administrer tous les vaccins aux adultes et prescrire certains sans ordonnance.
  • Élargissement des compétences prescriptives : pharmaciens et sages-femmes peuvent désormais prescrire certains traitements et arrêts de travail, facilitant l’accès aux soins courants et libérant du temps médical.
Les avancées clés de la proposition de loi 

Le texte adopté ambitionne d’accorder une plus grande reconnaissance aux 600 000 infirmières et infirmiers exerçant en France, en adaptant leur champ de compétences aux réalités du terrain. 

Parmi les mesures phares : 

Création de la consultation infirmière : les infirmiers pourront poser un diagnostic infirmier dans le cadre de leurs compétences propres. 

Expérimentation de l’accès direct aux infirmiers : dans cinq départements (dont un en Outre-mer), les patients pourront consulter un infirmier sans passer par un médecin, avec la possibilité de prescrire des soins courants. 

Extension du rôle des infirmiers spécialisés : simplification de l’accès à la pratique avancée pour les infirmiers anesthésistes, de bloc opératoire et puéricultrices. 

Conciliation médicamenteuse : harmonisation des traitements en cours ou à venir pour garantir la sécurité du patient et une meilleure coordination entre professionnels de santé. 

Participation renforcée aux soins de premier recours : les infirmiers joueront un rôle clé en matière de prévention, dépistage et éducation thérapeutique. 

Valorisation de la formation et de la recherche : reconnaissance du rôle des infirmiers dans l’enseignement et le développement des connaissances en soins infirmiers. 

Un nouveau cadre pour les infirmiers en pratique avancée (IPA) 

Le texte prévoit également de faciliter l’évolution des infirmiers en pratique avancée, qui disposent de compétences élargies par rapport aux infirmiers classiques. Ils pourront désormais intervenir dans de nouveaux secteurs, comme la protection maternelle et infantile (PMI), la santé scolaire ou l’aide sociale à l’enfance (ASE). De plus, une procédure de reprise d’activité sera mise en place pour les IPA ayant interrompu leur exercice pendant une certaine durée. Un rapport gouvernemental devra également être remis au Parlement afin d’évaluer la formation des IPA et l’impact des mesures prises. 

Vers un parcours de soins plus fluide et accessible

Avec cette réforme, l’objectif est clair : 

Simplifier le parcours de soins pour les patients.

Libérer du temps médical en délégant certaines tâches aux infirmiers.

Valoriser et moderniser le métier d’infirmier en adaptant leurs missions aux réalités du terrain. 

La proposition de loi marque une avancée significative pour la reconnaissance des compétences des infirmiers et leur contribution essentielle au système de santé. Reste désormais au Sénat d’examiner le texte, qui pourrait transformer en profondeur l’organisation des soins en France.