Au rythme fluctuant des confinements, restrictions et relâchements inhérents aux évolutions de la pandémie, j’essaie de planifier au mieux nos échanges et nos rencontres, afin de continuer à être au plus près de vous. J’ai organisé plusieurs déplacements virtuels. Ainsi, du 15 et 19 juillet 2021, j’étais au Bangladesh, où j’ai pu rencontrer un grand nombre de représentants de la communauté française.
Le Bangladesh, un pays en mutation
Le Bangladesh est un pays dont la superficie est 4 fois plus petite que celle de la France. S’ouvrant sur le Golfe du Bengale, il se trouve imbriqué dans l’Inde, avec une courte frontière commune avec la Birmanie.
Ce pays souffre d’une image dégradée qui ne correspond plus à la réalité économique actuelle. Il s’agit d’un pays émergent industriel avec un très fort potentiel de croissance ; celle-ci atteint les 8% (hors Covid), et se fait souvent comparer à la croissance de la Chine au début des années 2000.
Possédant un niveau d’endettement modéré, un indice de développement humain qui a progressé de 50% depuis 1990, un investissement intense dans l’éducation en général et des filles en particulier et un système de gestion des alertes et catastrophes naturelles très développé, le pays gagne à pas de géant l’attention internationale. Cependant, comme partout, l’impact de la pandémie laisse des marques. L’éducation est particulièrement affectée . Les écoles demeurent fermées depuis le mois de mars 2020 et avec elles, les avancées spectaculaires pour l’éducation des filles, régressent gravement.
Une petite communauté française
Avec une communauté française limitée, d’un peu plus de 200 personnes, qui vit principalement dans la capitale du pays, Dacca, le Bangladesh voit également peu de Français de passage. L’industrie du tourisme y est quasiment inexistante. Cependant, l’attrait pour la langue française existe et la francophonie y est bien représentée au travers d’une école française et de deux Alliances françaises.
Les préoccupations de nos compatriotes sont principalement liées à la situation sanitaire, l’avancée de la vaccination, mais aussi l’impact de la pandémie sur l’économie. La France a pu soutenir ses compatriotes avec la mise en place d’un programme de vaccination pour les Français sur place, avec un vaccin homologué par l’Union Européenne.
Le détail de mon déplacement
Lors de ma première journée, j’ai pu échanger longuement avec l’Ambassadeur de France concernant le Bangladesh, son potentiel, ses perspectives, et réaliser l’ampleur de la croissance industrielle et économique du pays. Puis, j’ai rencontré notre Consul de France, qui m’a présenté la situation de la communauté Française. Ensuite, j’ai approfondi sur l’économie du pays, et les perspectives pour la France, ainsi que l’implication forte des programmes de développement, principalement au travers de l’Agence Française de Développement.
Lors du deuxième jour de ma visite, j’ai échangé avec le secteur éducatif et culturel. Notre école française, juste à côté de notre Ambassade, a souffert d’une fermeture pour cause sanitaire entre mars et décembre 2020 ; et l’impact de la crise s’est fortement ressenti avec une perte de 80% des élèves durant cette période. Perte qui a été presqu’entièrement récupérée grâce à un dynamisme et une reprise exceptionnelle de l’école, jonglant entre mesures strictes et suivi pédagogique intense de nos élèves. L’école a vu une reprise en présentiel depuis le mois de décembre, grâce à une volonté et une rigueur exceptionnelles de l’équipe de direction, de l’ambassade et des familles. Ils ont réussi à maintenir un niveau éducatif très exigeant pendant une période terriblement compliquée.
Les Alliances françaises, de Dacca et de Chittagong, ont-elles aussi su faire preuve d’une grande agilité et passer tous leurs cours en numérique dès le début de la crise sanitaire. Il est important également de signaler les difficultés qu’elles continuent de traverser : l’absence de cours en présentiel affecte profondément les méthodes d’enseignement, et la relation entre les enseignants et les élèves ; sans parler du coût du maintien de locaux, qui ne peuvent être utilisés à cause des restrictions sanitaires. J’ai signalé la situation au Ministère des Affaires étrangères afin que la direction de la culture soit particulièrement vigilante.
Ce déplacement s’est terminé par un échange avec la communauté d’affaire, représentant les filiales des entreprises Françaises locales ainsi que les entrepreneurs Français de l’étranger. J’en conclus que le pays présente un vrai potentiel de croissance, et nos entreprises françaises y ont toute leur place.