Cette crise sanitaire touche le monde entier, et c’est unis que nous en sortirons. Le cas de l’Inde ou du Brésil nous l’ont montré, laisser une partie du monde s’enliser, c’est risquer de voir apparaître de nouveaux variants plus nombreux, plus résistants, plus contaminants, et de mettre à mal nos propres efforts pour maîtriser l’épidémie sur notre territoire. La solidarité internationale est pour la France une valeur. Elle devient ici également une nécessité. Personne n’est protégé tant que tout le monde n’est pas protégé…
COVAX, l’initiative de l’OMS à destination des pays les plus pauvres
Pour répondre à ce besoin mondial, Gavi, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’OMS ont mis sur pied COVAX, un mécanisme mondial de partage des risques pour l’achat groupé et la distribution équitable des vaccins contre la COVID-19. Ce mécanisme a été mis en place très tôt, avant même que le moindre vaccin n’ait été validé dans quelque pays que ce soit.
COVAX a permis de mutualiser les risques des pays participants dans l’investissement dans la recherche pour des vaccins, mais aussi de sécuriser des doses pour les pays les plus pauvres, afin de ne pas les exclure de cette course mondiale à la vaccination.
L’objectif est d’ici la fin 2021, d’arriver à vacciner au moins 27% de la population des 92 pays les plus défavorisés.
Concrètement, les pays les plus avancés sur leur campagne vaccinale s’engagent à réserver une partie de leurs doses au programme, et l’OMS se charge de la répartition de ces dons en fonction des besoins. La France a par exemple annoncé par le biais du Ministère de la santé que 5% de ses doses seraient réservées à ce programme de solidarité. Parmi les pays destinataires, certains pays de notre circonscription dans lesquels vous vivez, tels que l’Arménie, le Bangladesh, ou encore le Cambodge.
L’Europe exporte des doses
Mais les difficultés vaccinales de certains pays ne viennent pas uniquement de difficultés financières. Dans cette course mondiale à la vaccination, la compétition entre pays pour faire vacciner au plus vite sa propre population, parfois à des fins électoralistes autant que sanitaires, est un frein à la lutte mondiale contre le développement de la Covid-19 et de ses variants.
Source: Commission européenne
Comme je l’ai exprimé en Hémicycle, le vaccin doit être un bien public mondial, par souci d’humanité, mais aussi d’efficacité. Nous ne sortirons pas de cette crise pays par pays, mais tous ensemble. Et pour rendre ce bien accessible à tous, l’abandon des brevets, demandé par certains chefs d’Etat, notamment Joe Biden ou Emmanuel Macron, ne sera pas suffisant. Les moyens de productions et les matières premières manquent. Les ingrédients et technologies nécessaires à la fabrications d’une dose sont réparties aux quatre coins du monde. Nous sommes interdépendants. Les doses doivent donc pouvoir traverser les frontières si nous voulons être efficaces.
L’Union européenne est devenue la première productrice de vaccins contre le Covid-19, et elle exporte massivement les doses produites, contrairement à certains autres grands producteurs comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Je me réjouis de cette prise de position, qui est totalement alignée avec mes valeurs.
Le vaccin est notre bien à nous tous