Depuis le début de la crise, je prends souvent la parole pour prendre la défense des entrepreneurs français à l’étranger et dénoncer le manque de considération qui leur est accordé dans les plans successifs de secours et de relance de notre économie. Au delà des drames humains que vivent nombre de nos compatriotes en dehors de l’Union européenne, dont certains ont tout perdu, c’est un relai du commerce et de l’influence française que nous perdons, à chaque fois qu’un entrepreneur français doit plier bagage.
Des relais pour les entreprises françaises
Tout d’abord, les Français installés à l’étranger, qu’ils soient entrepreneurs ou employés dans des entreprises locales, sont des relais privilégiés pour nos entreprises nationales. De par leur plurilinguisme, leur réseau transnational et la connaissance qu’ils ont à la fois de la France et de leur pays d’adoption, nos compatriotes à travers le monde sont souvent l’intermédiaire essentiel aux entreprises françaises désirant exporter.
Le développement de l’export dans nos entreprises est pourtant l’une des priorités du plan France Relance présenté par le Premier ministre, annonçant entre autres mesures des aides à la prospection, à la projection, à l’intervention dans des salons internationaux, ou encore à l’envoi de VIE (Volontaires internationaux en entreprises). Mais les entrepreneurs français basés à l’étranger, pourtant au premier plan de nos exportations ont été totalement éclipsés de ce plan.
Autre secteur qui en France dépend de nos relais à l’étranger: celui du tourisme. Nombreux sont les Français qui à l’autre bout du monde tiennent hôtels, restaurants ou centres d’activités sportives ou touristiques. Ils sont là aussi bien souvent les contacts privilégiés des tour opérateurs français basés dans l’Hexagone. Dans un secteur aussi profondément touché par la crise, la destruction de nos relais (qui se sont construits durant des décennies) pourrait être catastrophique.
Donner envie de France
La présence de nos entreprises et de nos marques à l’étranger joue aussi un rôle d’influence économique sur le long terme. En associant notre pays à notre riche gastronomie, à notre savoir faire dans l’industrie du luxe, à la créativité de nos artistes ou de nos startupeurs, ou encore à l’excellence de nos ingénieurs, les Français à l’étranger contribuent à améliorer l’image de notre pays, de ses savoir-faire et de la qualité des produits et service qu’il exporte dans le monde.
Par la diffusion de la francophonie dans nos écoles, Alliances françaises et instituts français, par la défense de nos valeurs à travers nos ONG et notre présence dans la plupart des institutions internationales, nous rendons également notre pays attractif, pour les étudiants étrangers, pour les touristes, pour les investisseurs.
Quelles conséquences d’un retour massif?
Au delà du drame humain que constitue chaque faillite, le retour massif des Français de l’étranger serait un désastre pour la France. Non seulement parce que notre pays devrait prendre en charge des milliers de nos ressortissants revenant sans moyens, sans emploi, sans logement, mais aussi parce qu’elle perdrait tous les réseaux décrits dans cet article. Sans réseaux économiques dans le monde, pas de plan de relance possible, pas de soutien à notre export envisageable. Venir en aide à nos entrepreneurs à l’étranger va bien au delà d’un soutien à des citoyens dans le besoin. Il en va de notre influence.
[…] Economie française: quel est le poids des Français de l’étranger? – Anne Genetet — À lire sur annegenetet.fr/economie-francaise-quel-est-le-poids-des-francais-de-letranger/ […]
Petite remarque : l’enseignement du français ne se fait pas majoritairement à l’Alliance française ou dans les instituts mais dans les universités et nombre d’école locales ou internationales. Lier systématiquement les institutions comme vous le faites à la transmission du français s’est omettre un nombre non négligeable de professeurs qui participent allégrement à cette transmission. Les institutions dont vous parlez ne touchent qu’une minorité d’individus et surtout que certaines catégories sociales. Il serait bon de reconnaitre ce travail de l’ombre portée silencieusement par une masse non négligeable de travailleurs. Pour cela faudrait-il encore d’arrêter de croire à l’efficacité de ces… Lire la suite »