Pour un certain nombre d’entrepreneurs français à l’étranger (EFE), la situation est devenue très difficile voire intenable. J’en suis consciente. C’est pourquoi je m’efforce de convaincre toutes les parties prenantes de la nécessité d’insérer un volet économique au plan de soutien aux Français à l’étranger.
Nombreuses sont les belles histoires d’entrepreneurs français à Katmandou, à Bangalore, à Dacca, à Phuket, à Manille, à Luang Prabang et partout au sein de notre circonscription qui sont en train de devenir très compliquées. Les secteurs du tourisme (hôtellerie/restauration), de la logistique, de l’export sont particulièrement touchés par cette crise.
Dès le mois de mars, j’ai alerté le Gouvernement et le Ministère des Affaires étrangères sur la situation. J’ai plaidé pour un plan de soutien aux Français à l’étranger. Si j’ai été entendue sur le volet social, sur l’aide sanitaire et sur la situation des écoles françaises, le plan n’a pas pris en compte la problématique économique.
Des amendements issus de nos échanges
Pour mieux comprendre la situation, j’ai organisé plusieurs visioconférences avec des entrepreneurs au Laos, aux Philippines, en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Hong Kong. J’ai échangé avec de nombreux acteurs: les Chambres de Commerce, les Conseillers du Commerce Extérieur ou encore avec des chefs d’entreprises en Chine, à Singapour, en Thaïlande, en Russie, en Iran et au Japon.
Convaincue par cette démarche,
j’ai déposé plusieurs amendements dans la dernière loi de finances rectificative en partenariat étroit avec CCI International et les CCEF.
Le combat continue!
Je présenterai de nouveaux amendements pour les entrepreneurs français à l’étranger dans le cadre de la loi de finances 2021 qui entérinera le plan de relance.
Pour les préparer, j’ai demandé à rencontrer le Ministre du Commerce Extérieur Franck Riester, et le Secrétaire d’Etat aux Français à l’étranger, Jean-Baptiste Lemoyne dans les prochaines semaines.
Je suis persuadée que nos entrepreneurs français à l’étranger sont le cœur de la présence française aux quatre coins du monde. Nous ne relancerons pas la « machine France » sans les importateurs et les distributeurs de biens industriels, de vins ou encore de produits agricoles, agroalimentaires ou artisanaux, sans nos restaurateurs et hôteliers qui sont les meilleurs représentants de notre savoir-faire et donnent l’envie de France, sans nos start-ups de la FrenchTech qui participent activement à la marque France. Tous sont un rouage incontournable du Made in France.
Bien sûr, soutenir les entreprises françaises à l’étranger peut paraître contre-intuitif ; parce qu’elles ne paient pas d’impôt en France et parce qu’elles pourraient apparaître comme des concurrentes d’entreprises implantées sur le territoire national. Face à ces présupposés, tous les exportateurs vous le diront : ils ont besoin de cette force de frappe de la présence française dans le monde dont le dynamisme leur permet de diversifier leur stratégie de conquête sur des marchés étrangers et constitue un complément indispensable à leurs exportations.
Ce message et mes propositions, je continuerai à les défendre dans les prochains mois. Il y a urgence à agir car de la situation de nos entrepreneurs à l’étranger aura aussi de lourdes conséquences sur l’emploi en France.
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