Alors que toute la France est en confinement, une visio-conférence a été organisée par le collectif « accélérons la transition écologique et solidaire » dont je suis membre ce jeudi 16 avril. Je vous livre un résumé des échanges qui ont eu lieu avec deux intervenants de haut niveau.
Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques et Christian de Perthuis, Professeur de Paris Dauphine, Fondateur de la chaine Economie du climat nous ont fait part de leurs analyses sur cette situation complètement inédite.
Une crise très brutale et concentrée dans le temps
« Avant, les pandémies détruisaient les forces de travail. Là, c’est le confinement qui détruit l’économie. »
Pour Xavier Timbeau, le coût économique du confinement est très important de l’ordre de 2 Milliards d’€ perdus par jour avec une perte sèche de non-consommation ou d’absence de travail.
Sur le plan sanitaire, aussi, nous rentrons dans une période de grande incertitude. Il est presque impossible d’anticiper l’ampleur de la pandémie. Les fourchettes d’évaluation sont considérables. Il va être difficile de sortir réellement du confinement et beaucoup d’incertitudes vont peser sur les entreprises et leur capacité à se développer.
On pourrait espérer une contrepartie sur les ménages qui n’ont pas consommé pendant cette période de confinement : une épargne qui pourrait aider à la reprise. Mais rien n’est moins sûr.
Comment le Covid 19 modifie les perspectives de l’action climatique …
Christian de Perthuis nous le confirme : nous allons vers une décrue historique des gaz à effets de serre, de l’ordre de -15% de CO2 dans le monde. Par rapport à la situation d’urgence climatique, le « gain » est de 2 à 5 ans de réchauffement climatique.
Avec des questions essentielles :
- Quels seront les effets à long terme ? Va-t-on remettre en cause la mondialisation sous sa forme actuelle ?
- Les mesures de relance vont-elles accélérer ou freiner les transitions énergétiques ?
Pour l’Europe, il y a un triple enjeu :
- le green deal : financer les reconversions et axer sur les restructurations pour sortir des énergies fossiles.
- La tarification du carbone. Il est important que l’Europe utilise le levier de cette fiscalité.
- La multiplication des mesures pour assouplir les réglementations : il faut subordonner le soutien des entreprises au maintien et au respect des réglementations et des normes environnementales.
Il y a là un combat politique à jouer, notamment pour le transport aérien. Comment basculer le secteur sur du « bas carbone », en échange d’un soutien pour le maintien de l’activité? Comment en tant que parlementaires ne pas relâcher la pression sur les règles environnementales et accompagner la reconversion?