Du jeudi 21 au samedi 23 novembre, je me suis rendue dans le pays le plus à l’Ouest de notre circonscription, à savoir l’Ukraine. En crise depuis 2013, l’Ukraine vit un moment important avec l’élection du président Zelinsky et d’une nouvelle majorité à La Rada (Parlement). La réunion du 9 décembre à Paris entre l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne dite « Format Normandie » pourrait s’avérer déterminante pour enfin rétablir la paix. Lors de ces quelques jours passés à Kiev, j’ai pu constater que la France y était très attendue.
Encourager la paix
Aujourd’hui, l’Ukraine est encore un pays en guerre. On évoque un bilan de 13 000 morts et plus de 1,5 million de déplacés. L’annexion de la Crimée en 2014 puis la guerre du Donbass continuent de peser lourdement sur le destin du pays et ce conflit fait régulièrement de nouvelles victimes.
Dans ce contexte, l’élection de M. Zelinsky à la tête du pays a été perçue comme porteur d’espoirs pour les Ukrainiens. Celui-ci a été élu sur deux promesses principales : ramener la paix et lutter contre la corruption.
Pour mieux comprendre les enjeux, j’ai voulu aller à la rencontre du nouveau groupe d’amitié Ukraine- France à La Rada. C’est une nouvelle génération de députés trentenaires – complètement tournée vers l’Europe – qui m’a fait part d’attentes fortes pour un partenariat renforcé entre nos deux pays. Bien entendu, les parlementaires attendent un soutien diplomatique mais ils souhaitent tout autant de nouvelles coopérations pour faire émerger des politiques en faveur de l’égalité femme/homme, du développement touristique ou encore pour soutenir leur industrie du cinéma. Ils veulent notamment s’inspirer de nos initiatives sur la transparence de la vie politique ou encore celles visant à lutter contre les violences conjugales.
Une communauté active et installée
Bien entendu, le but de ce voyage était d’abord et avant tout de rencontrer notre communauté. Celle-ci est composée de plus de 850 personnes. Comme lors de chaque déplacement, j’ai organisé une réunion publique pour être à votre écoute et essayer de trouver des solutions concrètes à vos attentes.
J’ai échangé avec les membres de la communauté d’affaires qui m’ont confirmé le potentiel significatif du pays. J’ai été très impressionnée par la qualité et le pouvoir d’attraction de notre Chambre de Commerce, capable de faire venir plus de 1000 personnes – majoritairement des Ukrainiens – pour fêter l’arrivée du Beaujolais nouveau. Chacun sait que ces évenements sont particulièrement important pour l’image de notre communauté et pour nos entreprises.
Dans le domaine culturel, notre Institut Français et son réseau d’Alliances Française est également significatif. De ce point de vue, la France joue un rôle de premier plan et le Printemps français connaît une renommée nationale. En 2020, pour la 16e année consécutive, le Printemps français déploiera sa programmation franco-ukrainnienne dans une dizaine de villes du pays, faisant ainsi rayonner notre culture aux quatre coins de l’Ukraine.
Enfin, j’ai été visitée l’école Anne de Kiev et été interviewée par une classe de 6e. Le dynamisme de l’école et sa constante expansion nécessitent la recherche de nouveaux locaux. J’ai bien pris conscience de cette problématique majeure et je ne manquerai pas de faire tout ce qui est en pouvoir pour aider à la réussite de ce projet. Encore une fois, il en va de l’influence de la France et du rôle que nous voulons avoir dans les années à venir.
L’Ukraine, une terre d’opportunités
Toutes ces rencontres m’ont convaincu que l’Ukraine était un pays prometteur pour la France dans lequel nous disposons d’une image et de savoir-faire qui peuvent sans aucun doute être très utile pour construire un pays solide, ancré dans l’Europe et envisager un futur prospère. Le secteur IT est par exemple déjà très actif. J’ai retenu par exemple que 20% des entreprises leaders sur les applications mobiles ont un bureau en Ukraine, que la main d’œuvre y était nombreuse et qualifiée avec plus de 180 000 ingénieurs et qu’on y compterait plus de 110 centres de R&D. L’Ukraine est aussi une puissance agricole de premier plan.
L’attractivité française est réelle dans ce pays. La France y est attendue. Cependant, la première des conditions pour se tourner vers un avenir serein, c’est de rétablir la paix; d’obtenir un cessez-le-feu réel des deux parties. Seule la voix du dialogue et de la diplomatie peut permettre de trouver une résolution politique à ce conflit qui dure depuis déjà beaucoup trop longtemps. La France peut y contribuer activement. J’ai toute confiance en Emmanuel Macron et en nos diplomates pour faire tout leur possible au service d’une paix durable.