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05 novembre, 2018

[M. Maruta nous a malheureusement quittés en janvier 2021. Toutes mes pensées vont à sa famille et à ses proches]

Si vous êtes installés en Asie du Sud-Est et amateur de chocolat, vous avez sans doute déjà entendu parler, et vous avez peut-être même déjà savouré les produits de la marque Marou. Cette véritable expérience gustative est avant tout une aventure humaine issue d’un parcours de vie singulier – comme un retour à la terre.

À 44 ans, Samuel Maruta est marié et père de deux enfants scolarisés au Lycée français d’Hô Chi Minh Ville. Il est à la tête d’une PME de 100 salariés composée d’une fabrique de chocolat et de deux boutiques pour un chiffre d’affaires qui dépasse les 3 millions de dollars. Récipiendaire de nombreux prix – « Espoir du chocolat 2012 » au Salon du Chocolat de Paris, « Best in Show » au salon de Seattle en 2014 – Marou a été proclamé par le New York Times « créateur de la tablette de chocolat la plus exquise au monde ». Bref, Samuel est un bel exemple de ces entrepreneurs français qui réussissent à l’international.

Pourtant, né à Panjas au cœur de l’Armagnac, rien ne le prédestinait à faire connaître au monde la qualité du cacao vietnamien. Il est le petit-fils du Gersois Albert Destouet, une figure locale. Néanmoins, l’affaire prend un tournant plus cosmopolite car il est d’abord le fils d’Hiroshi Maruta, Japonais installé il y a plus de 60 ans au fin fond du terroir français pour y exercer son art de sexeur de volailles, ce qui consiste à « séparer les mâles des femelles à la naissance ».

Samuel a donc eu une enfance marquée par la ruralité, le goût des bonnes choses et un certain savoir-vivre. À 18 ans, il monte à Paris pour intégrer Sciences Po puis l’ESSEC. Diplômé en 2000, direction la banque et l’international : Tokyo, Singapour, Londres puis Hô Chi Minh Ville. Mais en 2010, il est pris par « l’envie de se poser quelque part » parce que « quand on bosse pour une grande boîte, on est balloté, on n’a parfois ni le choix de la destination, ni celui de la durée du contrat. On avait déjà pas mal voyagé et on a décidé de rester au Vietnam. C’est un vrai choix familial ». 

L’idée de monter sa boîte est déjà là. « Le gros avantage de tenter sa chance au Vietnam, c’est que c’est un terrain fertile. C’est un gros marché, il y a une croissance démographique forte. C’est le scenario idéal pour un boom relativement long ». À bon entendeur !

Le choix du cacao est une opportunité, ce n’est pas un rêve de gourmet. C’est aussi le fruit d’une rencontre décisive, celle de Vincent Mourou, lors d’une randonnée dans la jungle. Lui aussi est Français, il débarque de San Francisco et lui aussi a des envies d’entreprendre. En février 2011, le destin les amène à visiter une plantation de cacao dans la province limitrophe de Ba Ria. Sur le chemin du retour, les deux amis se décident à se lancer dans la fabrication de chocolat… la suite, vous la connaissez.

S’il y a bien une trajectoire dans le destin de Samuel, c’est son attirance pour le terroir et l’activité agricole. Il prend du plaisir à travailler avec les producteurs en quête de la qualité optimale. « On paie le double du prix mais on veut le meilleur ». En l’écoutant, on se dit que décidément, travailler un produit noble comme le cacao est une belle histoire. Mais il faut aussi savoir s’y prendre et là, son enfance est sans aucun doute un précieux atout, comme il le confesse : « En fait, les paysans français et vietnamiens se ressemblent beaucoup. Il faut savoir que les paysans n’en font qu’à leur tête… Je crois que c’est assez universel ».

Quant à l’avenir : « rien n’est écrit ». Si le Vietnam est un pays « pro-business qui attire beaucoup d’investissements, c’est partout pareil, il faut s’accrocher et être homme-orchestre ». Aujourd’hui, les résultats sont satisfaisants mais il faut continuer à bâtir parce que « les boîtes, c’est comme le vélo. Si on n’avance pas, on risque de tomber ». Samuel veut continuer à s’impliquer dans la vie de la communauté française en tant que membre de la Chambre de Commerce mais aussi Conseiller du Commerce extérieur, même s’il a la particularité de contribuer au déficit de la balance commerciale de la France. Pour lui, l’enjeu c’est d’abord de « faire la promotion du libre-échange » alors qu’il existe un risque de « blocage du commerce ». Samuel et sa famille aiment le Vietnam, la vitalité et la diversité de sa société, de plus en plus ouverte sur le monde notamment grâce au tourisme. Toutefois, on sent pointer une envie de retour au pays, et vous devinez où… à Panjas, bien-sûr. Pour l’instant, « on profite de l’entre-deux et de la possibilité de faire des allers-retours ». Mais rassurez-vous, Samuel continuera à « vendre du rêve avec le chocolat ». Il y a encore beaucoup à faire pour mieux faire connaître le cacao produit au Vietnam. Et de conclure : « c’est sûr, on est encore là pour quelques années ».

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