L’éducation est au cœur du projet d’Emmanuel Macron. La réforme du baccalauréat était un engagement de campagne du président de la République. Cette réforme nous concerne tous : parents, enfants, grands-parents et tout simplement citoyens français car le bac reste l’un des derniers « rites de passage » républicain. « Passe ton bac d’abord », disions-nous ! Le bac est aujourd’hui un simple passeport d’entrée dans l’enseignement supérieur. Nous souhaitons qu’il devienne un véritable tremplin vers la réussite en lui redonnant tout son sens et toute sa force. Si 80 % d’une classe d’âge arrive au baccalauréat, nombreux sont ceux qui se perdent ensuite dans des formations universitaires inadaptées qu’ils abandonnent. C’est un gâchis pour eux et pour la société toute entière. En outre, ces échecs sont souvent vécu comme des moments d’injustices profondes.
Une réforme cohérente
Cette transformation est d’ailleurs pleinement articulée et cohérente avec le Plan Étudiants qui vise à transformer le 1er cycle et à accompagner tous les futurs étudiants vers la réussite en mettant notamment fin au tirage au sort pour accéder à l’Université et en améliorant l’orientation des élèves. La réforme sera présentée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, le 14 février prochain et sera mise progressivement en œuvre pour être définitivement appliquée en 2021.
Développer l’esprit critique et l’expression
Dans les grandes lignes, le nouveau baccalauréat reposera sur quatre épreuves dont un grand oral, le reste des disciplines étant évalué par contrôle continu. Il y aurait quatre épreuves majeures en terminale, deux dites de spécialisation telles que « mathématiques – sciences physiques » ou « lettres et langues » – une épreuve de philosophie et un grand oral de 30 minutes. Ces épreuves pèseraient pour 60 % de la note finale, les 40 % restants relevant du contrôle continu. Les lycéens passent aujourd’hui entre dix et 15 épreuves finales, bien plus que nos voisins européens! Les épreuves de rattrapage seraient appelées à disparaître au profit d’un examen du livret scolaire. Le sens de cette réforme est d’améliorer le niveau de spécialisation mais aussi d’expression, d’argumentation aussi bien à l’écrit qu’à l’oral de nos élèves et ainsi les aider à développer un esprit critique, compétence indispensable pour leur vie d’adulte et leur future vie professionnelle.
Confiance en Jean-Michel Blanquer ! Mais j’ai peur pour lui… Saura-t-il résister aux syndicats, et si oui, ne sera-t-il pas désavoué un jour par le chef du gouvernement ? René Monory, qui a été ministre de l’éducation nationale, m’avait confié que ce poste était son pire souvenir d’homme public. On raconte que François Bayrou avait quant à lui résolu le problème en laissant prendre les décisions directement par les mêmes syndicats ! J’avais 14 ans en 1970, et j’ai découvert, ébahi et envieux, ce qu’était un laboratoire de langues dans un lycée public allemand. Nous avons encore du chemin à… Lire la suite »