Le 1er septembre 2025, près de 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école, auxquels s’ajoutent plus de 400 000 élèves du réseau AEFE.
Cette rentrée s’ouvre dans un climat à la fois exigeant, car les défis sont nombreux, et déterminé car plus que jamais nous devons élever le niveau de notre École et réaffirmer son rôle fondamental au sein de la République. Je veux saluer l’ensemble de la communauté éducative, en France comme à l’étranger : les élèves et leurs familles, les personnels enseignants, administratifs, de direction, les agents des collectivités, les associations, les partenaires de l’École publique. Tous, vous contribuez chaque jour à faire vivre la promesse républicaine. Vous êtes les maillons essentiels de cette grande chaîne de transmission qui fait tenir notre pays debout.
Je veux dire ma gratitude aux enseignants, dont je mesure l’engagement, la rigueur et les responsabilités toujours croissantes. Ils méritent non seulement notre soutien, mais aussi notre confiance et notre respect. Leurs difficultés sont connues, leurs aspirations légitimes.
L’École restera ma priorité absolue. Une École sûre, exigeante sur les savoirs, confiante dans ses professeurs, ouverte sur le monde, lucide sur les défis contemporains. Une École où l’on apprend à lire, écrire, compter, mais aussi à penser, à débattre, à construire une citoyenneté éclairée. Une École où l’on transmet les valeurs, les langues, les sciences, la culture, l’histoire de France et les enjeux de demain, comme l’intelligence artificielle ou la transition écologique.
Les priorités gouvernementales de la rentrée 2025‑2026
Cette rentrée s’inscrit dans une feuille de route volontariste résumée autour de trois grands principes : une École exigeante, protectrice et émancipatrice
Une École exigeante pour la réussite de tous
- Formation des enseignants renforcée (réforme que j'avais initiée): accès aux concours dès la 3ᵉ année de licence en 2026, licence préparant au professorat des écoles partout sur le territoire, formation statutaire de deux ans avec rémunération de 1 400 €/mois en 1ʳᵉ année et 1 800 €/mois en 2ᵉ année de master.
- Renforcement de la formation continue, via un nouveau schéma directeur 2025‑2029, et plans dédiés aux mathématiques et au français.
- Nouveaux programmes centrés sur les fondamentaux (français et mathématiques), de la maternelle jusqu’à la 6ᵉ, avec un apprentissage syllabique renforcé en CP, et une épreuve anticipée de mathématiques en 1ʳᵉ.
- Déploiement de nouveaux programmes et pratiques : éducation à la vie affective et sexuelle (EVAR/EVARS), enseignement moral et civique (EMC), langues vivantes, et cadre d’usage de l’IA.
- Soutien scolaire renforcé : ajustement des groupes de besoins en 6ᵉ et 5ᵉ, évaluations nationales en 5ᵉ, stratégie de réussite en 4ᵉ et 3ᵉ, poursuite des classes « prépa‑seconde » et parcours renforcés en 2ᵉ.
- Voie professionnelle engagée : réforme poursuivie, avec parcours personnalisés, mentorat, et soutien à l’insertion professionnelle, alors que le bac pro fête ses 40 ans.
Au-delà des annonces : mes décisions, mes regrets, mes engagements
L’épreuve anticipée de mathématiques en Première : un choix assumé
Le retour de cette épreuve est ma décision. Je l’assume pleinement. Il était essentiel de rétablir une place structurante des mathématiques dans le parcours des lycéens, de redonner du sens à l’effort et à l’exigence.
Des manuels labellisés et gratuit pour les élèves de CP et CE1 en REP et REP+
L’accès aux savoirs ne doit jamais dépendre du code postal ou du revenu des parents. J’ai décidé que l’État prendrait en charge l’achat des manuels de français et de mathématiques pour tous les élèves de CP et CE1 en éducation prioritaire. J’espère que cette mesure sera pleinement effective dès cette rentrée.
Et pour garantir leur qualité pédagogique, j'avais pris la décision que les manuels scolaires soient désormais labellisés par le ministère, afin d’assurer une meilleure cohérence avec les programmes et de faciliter le travail des enseignants sur le terrain.
EVARS : faire entrer l’éducation à la vie affective et sexuelle dans le réel de l’École
C’est une conviction forte que j'ai porté en tant que Ministre : l’École ne doit pas seulement instruire, elle doit aussi former des citoyens libres, respectueux et éclairés.
C’est le sens du programme EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle) qui devient réalité cette année. Pendant trop longtemps, ce sujet a été empêché pour des raisons politiciennes et j’ai voulu le faire aboutir, malgré les manipulations et la désinformation.
Nous devons aux élèves des repères clairs, une parole encadrée, des moments d’échange où ils peuvent comprendre les notions de consentement, de respect, de diversité, de prévention. L’École ne peut pas détourner le regard quand tant de jeunes se construisent dans un monde saturé de violences sexuelles, de stéréotypes, de contenus choquants.
La généralisation de ce programme, ce n’est pas un gadget pédagogique. C’est un acte politique fort, une exigence républicaine et une réponse concrète à un besoin majeur de notre jeunesse.Ce que je regrette aujourd’hui
Que le Diplôme National du Brevet (DNB) ne soit toujours pas rendu obligatoire pour lui redonner une valeur académique et symbolique forte. C'est ce que j'avais voulu mettre en place et je regrette profondément que le Gouvernement suivant n'est souhaité continuer dans cette voie.
- Que les groupes de besoins en 4ᵉ et 3ᵉ, que j’avais prévus dans l’Acte II du Choc des savoirs (une heure hebdomadaire en petits groupes), ne soient pas poursuivis comme je l’avais souhaité. Une belle occasion manquée de renforcer l’égalité des chances.
- Que l’écriture des nouveaux programmes du CP au CM2 ne soit pas plus claire, plus guidante pour les enseignants. Nous sommes trop éloignés de la pédagogie explicite à laquelle j’aspire — une écriture trop complexe quand il faut simplifier pour être efficace.
Le dynamisme de notre réseau d'écoles françaises à l’étranger
Avec aujourd’hui plus de 400 000 élèves répartis dans 612 établissements homologués à travers le monde, le réseau AEFE continue de s’étendre, ce qui est une excellente nouvelle. Ces écoles permettent à bon nombre d'entre vous d'offrir à vos enfants, un enseignement en français à l'étranger. Elles sont également un formidable vecteur d’influence, un creuset de nos valeurs. Toutefois, nous devons repenser leur modèle économique pour le rendre plus soutenable et plus équitable. Là encore, il nous faut le courage de réformer.
Cette rentrée doit donner à chaque élève les moyens de réussir, ne rien céder sur l’exigence, et faire confiance à celles et ceux qui font vivre l’École au quotidien.