Du soutien à la communauté française à la coopération stratégique dans l’Indopacifique, le déplacement du Groupe d’amitié parlementaire France-Australie, auquel j’ai pris part, a été l’occasion de porter la voix des Français d’Australie et de valoriser les atouts de notre relation bilatérale. J'avais lancé l'organisation de ce déplacement en tant que présidente du groupe d'amitié France - Australie (2022-2024) et je suis ravie que nous ayons pu - enfin - le concrétiser, une première depuis 23 ans !
Écouter, soutenir, agir pour les Français d’Australie
Lors des nombreuses rencontres avec les associations, les chefs d’établissement, les entrepreneurs et les acteurs associatifs, j’ai pu mesurer à quel point la communauté française en Australie est dynamique et engagée.
Durant nos échanges, des questions essentielles ont été soulevées : absence d’accord de sécurité sociale entre la France et l’Australie, accès restreint au CNED réglementé, ou encore critères de subvention STAFE pour les associations. Je travaille activement sur ces sujets avec les administrations concernées afin de lever les obstacles injustifiés et apporter des réponses concrètes.
J'avais également organisé deux réunions publiques à Melbourne et Sydney, moments précieux d’échange direct avec nos compatriotes. À Melbourne, les discussions ont porté sur les retraites, le climat politique en France et les perspectives de coopération. À Sydney, elles ont mis en lumière une forte attente autour de l’accord de sécurité sociale, mais aussi des préoccupations liées à la fiscalité, à l’éducation et à l’accès aux services publics.
J'en retiens le besoin de relancer au niveau politique et administratif la négociation d’un accord bilatéral de sécurité sociale, un sujet que je défends depuis longtemps.
Dans un autre registre, je proposerai également une initiative inspirée du système australien : permettre aux descendants de militaires médaillés de porter, lors des cérémonies mémorielles, les décorations de leurs aïeux. Un geste fort, porteur de mémoire et de transmission intergénérationnelle.
Une relation franco-australienne en redéploiementCe déplacement s’inscrit dans un moment charnière. Trois ans après la crise des sous-marins, notre partenariat se reconstruit sur des bases solides, concrètes et mesurables. La feuille de route bilatérale signée en décembre 2023 fixe une direction claire autour de trois axes : sécurité, climat, éducation. Les exercices conjoints dans le Pacifique, les initiatives communes sur les câbles sous-marins ou encore les projets climatiques dans les États insulaires témoignent de cette volonté partagée.
Face aux dérèglements climatiques, aux tensions géopolitiques et aux mutations économiques, France et Australie se positionnent comme des partenaires fiables, capables de bâtir ensemble des réponses durables.
Défendre nos intérêts économiques, scientifiques et culturels
J’ai également échangé avec les acteurs de la French Team à Sydney. Le potentiel de coopération est réel dans des secteurs clés : spatial, minerais critiques, transition énergétique, infrastructures. Mais notre position doit être plus ambitieuse. Nos start-ups doivent se saisir davantage des opportunités australiennes et s’appuyer sur les dispositifs existants.
Par ailleurs, la France apporte un soutien actif à la candidature de l’Australie pour accueillir la COP31 à Adélaïde en 2026. Une échéance stratégique pour renforcer notre partenariat climatique, notamment autour du Dialogue sur les minerais critiques.
Enfin, les échanges concernant les projets scientifiques comme l’Astrolabe et l’observatoire EOS à Canberra ont souligné l’intérêt stratégique de nos coopérations scientifiques et maritimes. Dans l’espace comme en Antarctique, la présence française est un gage de stabilité, d’innovation et de souveraineté européenne.