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TikTok et la protection des mineurs : agir maintenant, en France et en Europe

J’ai eu l’honneur de contribuer aux travaux de la commission d’enquête sur TikTok, en tant que vice-présidente. Cette commission a remis son rapport le 4 septembre 2025.  

Cette plateforme, comme d’autres, peut être un outil utile lorsqu’elle est bien utilisée : soutien scolaire, accès à la culture, apprentissage de nouvelles compétences. Mais les auditions que nous avons menées ont dressé un constat sans appel : TikTok, par son fonctionnement, accentue l’isolement des jeunes, renforce des mécanismes addictifs et expose nos enfants à des risques majeurs, troubles de l’attention, perturbations du sommeil, contenus toxiques. 

Protéger nos enfants ne peut plus attendre !


 

Faire de la protection des mineurs une priorité 

Nous devons prendre la mesure de l’urgence. Cela signifie instaurer un couvre-feu numérique, interdire l’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans, et développer des outils techniques innovants, comme le passage en noir et blanc des écrans après un certain temps d’utilisation, pour lutter contre l’addiction. 

Le Président de la République s’est d’ailleurs engagé, dès juin 2024, à bâtir un cadre européen contraignant pour interdire les réseaux sociaux avant 15 ans. La France est prête à avancer seule si nécessaire, preuve de la détermination à faire de la protection des mineurs une priorité nationale. 

 Un enjeu européen majeur 

Dès 2026, un projet pilote de vérification d’âge sera lancé dans cinq pays européens, dont la France. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique du Digital Fairness Act, qui doit établir des règles communes pour mieux protéger les mineurs. Nos travaux l’ont montré : la vérification d’âge doit être fiable et obligatoire, afin de rendre le contrôle d’accès réellement effectif. La transparence des algorithmes doit être garantie par des audits indépendants, et les plateformes doivent être juridiquement responsables des contenus qu’elles diffusent et monétisent. 

Au-delà de la régulation, il est indispensable d’agir aussi sur le temps d’écran. Des alertes visibles, des seuils paramétrables et des outils de suivi parental doivent être mis en place. 

L’éducation et la prévention jouent également un rôle essentiel : développer l’esprit critique dès l’école primaire, donner aux professionnels de santé les moyens adaptés, et soutenir les parents grâce à des formations et une médiation numérique accessible localement. 

Pour une régulation ambitieuse et protectrice 

Au terme de nos travaux, une orientation claire se dessine. L’action publique doit reposer sur un cadre législatif fort qui impose une vérification d’âge obligatoire, confère aux plateformes un véritable statut d’éditeur, prévoit un mode mineur par défaut et assure la transparence algorithmique grâce à des rapports annuels et des audits publics. 

Cette régulation doit impérativement s’accompagner d’un volet éducatif ambitieux et d’un suivi médical renforcé. C’est ainsi que nous pourrons répondre à la fois aux enjeux sociaux, sanitaires et éducatifs. Seule une coordination institutionnelle solide, pilotée au plus haut niveau, permettra d’assurer l’efficacité de ces mesures. 

Avec les députés du groupe Ensemble pour la République, je suis pleinement mobilisée pour que la France et l’Europe soient des espaces numériques protecteurs pour nos enfants.