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Un moment de vérité pour notre planète bleue
L’océan, bien commun de l’Humanité
Nous l’oublions trop souvent : sans l’océan, il n’y a pas de vie sur Terre. L’océan régule le climat, absorbe une part majeure du CO₂ émis par les activités humaines, et fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons. Pourtant, il est à bout de souffle. Réchauffement, acidification, pollution plastique, surpêche, épuisement des fonds marins : les atteintes sont multiples, profondes, systémiques. À Nice, lors de la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC3), cette vérité s’est imposée avec clarté. L’urgence est là, et elle est planétaire. Mais plus encore, l’océan révèle une autre crise, silencieuse et insidieuse : celle de notre gouvernance mondiale. Car si la haute mer représente près de la moitié de la surface de la planète, elle reste l’un des derniers espaces non régulés, soumis à des logiques d’exploitation parfois aveugles.
Le moment d’un basculement diplomatiqueÀ ce titre, le sommet de Nice a marqué un tournant. Près de 60 chefs d’État, des centaines d’organisations internationales, scientifiques et ONG ont acté un engagement politique fort autour de trois piliers :
- L’entrée en vigueur du traité sur la haute mer, désormais à portée de main, avec 55 ratifications déjà acquises. Ce traité est un outil juridique essentiel pour réguler les activités en haute mer, créer des aires marines protégées, et encadrer la recherche et l’exploitation des ressources génétiques marines.
- La lutte contre la pollution plastique, avec un appel collectif à renforcer le futur traité international sur les plastiques, négocié sous l’égide de l’ONU. Il s’agit non seulement de réduire les déchets à la source, mais aussi de mieux intégrer l’économie circulaire et de responsabiliser les filières industrielles.
- Le financement de l’économie bleue durable, en lien avec les pays en développement, afin de garantir que la protection des océans soit une opportunité pour le développement et non une contrainte imposée de l’extérieur.
Notre pays a pris toute sa part dans cette séquence internationale. Lors de l’ouverture du sommet, le président de la République a rappelé une ligne de fond : celle d’un écologisme de résultats, conjuguant ambition environnementale et construction multilatérale.
Emmanuel Macron a eu raison de dire que la mer ne doit pas devenir un nouveau Far West. Il a eu raison de souligner que protéger l’océan, ce n’est pas renoncer à innover, mais fixer des règles justes et universelles.
La France a été l’un des moteurs du traité sur la haute mer, de la coalition pour les aires marines protégées, et d’un modèle de diplomatie climatique qui donne un sens à la parole publique. La bataille pour l’océan est encore loin d’être gagnée. Mais elle a besoin de constance, de méthode, et de courage politique. C’est ce que la France a apporté à Nice. Et c’est, je le crois profondément, la condition pour que l’espérance ne soit pas engloutie par la passivité.
Protéger les océans, c’est protéger la vie. Et c’est notre responsabilité commune, au nom des générations qui viennent.