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Reconnaissance de l’État palestinien : pour une paix durable

Le président de la République l’a annoncé : fin septembre 2025, la France reconnaîtra l’État de Palestine devant l’Assemblée générale des Nations unies.

C’est une décision forte, cohérente avec nos valeurs et nos engagements. C’est aussi un signal adressé à la communauté internationale : la paix ne se construit pas en renonçant, mais en agissant. 

Cette reconnaissance n’est pas un chèque en blanc. Elle est un acte diplomatique, politique et moral, destiné à relancer la solution à deux États, seule voie réaliste vers une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. Car cette solution est aujourd’hui dans l’impasse, prise en étau entre les violences terroristes du Hamas, l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne et la radicalisation de certaines franges de la société israélienne. 

Un équilibre à défendre : sécurité pour Israël, dignité pour la Palestine 

La France ne transige pas sur la sécurité d’Israël. Le 7 octobre 2023, des attaques terroristes ignobles ont coûté la vie à plus de 1 200 Israéliens, hommes, femmes, enfants, souvent tués dans leurs foyers. Nous n’oublions pas. 

Le Hamas a montré ce jour-là son véritable visage : celui d’un groupe armé, qui rejette toute perspective de paix. 

Mais notre indignation face à cette tragédie ne saurait occulter les conséquences de la réponse militaire israélienne. Des dizaines de milliers de civils palestiniens tués, des quartiers entiers anéantis, la famine, la peur quotidienne. Cela aussi, la France ne saurait l’accepter. 

Reconnaître un État palestinien, c’est refuser le piège de la guerre permanente. C’est adresser un message clair aux Palestiniens : il existe une alternative à la violence. Et c’est dire à Israël : votre sécurité passe par une paix négociée, pas par l’annexion ni par le statu quo. 

Une dynamique internationale à amplifier 

La France n’est pas seule. Plus de 140 pays dans le monde reconnaissent déjà l’État de Palestine. Avec son annonce, le président de la République a ouvert une dynamique nouvelle notamment auprès de ses alliés. Le Canada, la Belgique, le Portugal, l’Australie et le Royaume-Uni ont exprimé leur volonté de s’associer à cette reconnaissance en septembre prochain. 

C’est une bascule stratégique. Elle peut peser et redonner une légitimité politique à une solution diplomatique. 

Mais cet élan ne portera ses fruits qu’à condition de s’accompagner d’exigences claires : ni le Hamas, ni les mouvements extrémistes en Israël ne doivent être les architectes de l’avenir. Nous devons soutenir ceux qui, de part et d’autre, font le choix du dialogue, du compromis et de la paix. 

La paix ne peut être imposée, elle doit être construite 

La reconnaissance de l’État de Palestine n’est pas une provocation. Elle ne gomme ni les blessures du passé, ni les dangers du présent. Mais elle ouvre une perspective politique. Celle d’un État palestinien souverain, viable, aux frontières reconnues. Celle d’un Israël sécurisé, pleinement intégré à son environnement régional. C’est un pari. Celui de la diplomatie. Celui de la paix par le droit. 

Fidèle à sa tradition d’équilibre et de responsabilité, la France assume ce choix avec lucidité, fermeté et humanité. Parce qu’au Proche-Orient comme ailleurs, la paix ne se décrète pas : elle se construit.