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Produire en France : pourquoi la politique de l’offre reste indispensable

Produire en France, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Grâce à une politique de l’offre engagée depuis 2017, la France a amorcé une réindustrialisation encore fragile, mais réelle. Deux millions d’emplois ont été créés, l’emploi industriel s’est redressé, et notre tissu productif a retrouvé des perspectives. Aujourd’hui, il serait irresponsable de rompre avec cette stratégie. Au contraire, il faut la poursuivre, l’approfondir, et l’adapter aux nouveaux défis.

Une stratégie qui produit des résultats concrets 

J’entends ceux qui remettent en cause la politique de l’offre. Mais les faits sont là : après quarante ans de désindustrialisation, l’emploi industriel a progressé de près de 7 % entre 2018 et 2024. Plus d’usines ont été ouvertes que fermées. Ce n’est pas un hasard : nous avons investi dans la compétitivité de nos entreprises, dans l’innovation, dans les compétences. Cette politique ne se limite pas à des baisses de charges ; elle repose sur un ensemble cohérent d’outils qui renforcent notre capacité à produire en France.

Pour une économie souveraine, il faut produire 

Nous vivons dans une économie largement ouverte, où 60 % de la consommation des ménages est importée. Dans ce contexte, une politique centrée uniquement sur la demande ne ferait qu’aggraver notre déficit commercial. C’est en renforçant notre capacité à produire en France que nous pourrons répondre durablement aux enjeux du pouvoir d’achat, de l’emploi, de la transition écologique et de la souveraineté technologique. Cela suppose de former, d’investir, d’innover, ici, en France.

Soutenir nos entreprises, avec responsabilité 

Depuis plusieurs semaines, une partie de la classe politique et des médias lancent une campagne sans nuance contre les aides publiques aux entreprises. 

Pour ma part, je les défends lorsqu’elles sont justes, ciblées, et assorties de contreparties claires. Ce ne sont pas des cadeaux : ce sont des outils de politique industrielle, utilisés par tous les pays avancés. 

Le crédit d’impôt recherche a permis, par exemple, de maintenir en France des centres de R&D stratégiques, y compris chez les grands groupes. Il a aussi permis à nos PME et ETI d’accroître leur effort d’innovation. 

Mais je suis lucide : il faut évaluer ces aides, garantir leur efficacité, et les inscrire dans une stratégie de long terme. 

C’est tout le sens d'un pacte productif, proposé par Louis Gallois, qui pourrait s'articuler autour de trois priorités : former, innover, et mobiliser notre épargne pour investir dans l’économie réelle. 

Ainsi, j'en suis convaincue, la politique de l’offre n’est pas une option parmi d’autres. Elle est une condition de notre avenir économique, social et démocratique.