Mes chers concitoyens,
Comme vous le savez, le président de la République a demandé au Gouvernement la mise en place dans les meilleurs délais de l’extension opérationnelle du passe sanitaire. L’ensemble des modalités est débattu aujourd'hui 21 juillet et sera voté dans la nuit de mercredi à jeudi par l’Assemblée nationale avant d'aller le Sénat. J’ai proposé une série d’amendements ainsi que des solutions concrètes pour faciliter l’obtention du passe sanitaire pour les Français à l’étranger.
Avant l’allocution du président de la République, la France présentait un retard inquiétant en matière de vaccination sur ses voisins. Ce retard n’est clairement pas lié à l’offre de vaccination largement suffisante pour couvrir l’ensemble de la population mais plutôt à la réticence de quelques uns et à l'hésitation sincère d'une partie des Français à se faire vacciner. Aujourd’hui, seule la moitié de la population (54%) a reçu au moins une première dose, contre 68 % pour le Royaume-Uni et les Pays-Bas, 62% en Espagne, 61% en Italie ou encore 60% en Allemagne.
Le discours du président de la République a eu ses premiers effets puisque des millions de Français ont commencé leur parcours vaccinal ou ont pris rendez-vous. Aujourd’hui, près de 37 millions de Français ont reçu au moins une dose. Sur le plan sanitaire, l’objectif de vacciner la très grande majorité des Français est ambitieux mais nécessaire. Ce n’est en effet qu’en atteignant un taux de couverture vaccinale supérieur à 90% de la population que nous pourrons tourner la page durablement de ce désastre sanitaire. Incontestablement, la vaccination est une arme de destruction massive contre la pandémie. La vaccination est notre seule promesse de liberté, notre seul moyen de lutter contre les confinements, couvre-feu et restrictions de déplacements.
Le choix d’encourager l’ensemble de la population à se faire vacciner est fait par tous les gouvernements à travers le monde. Toutes les autorités sanitaires sont unanimes sur le rapport bénéfices/risques de la vaccination. Je n’ai pas connaissance d’un seul pays, d’un seul dirigeant qui remette en cause la vaccination. Près de 27% de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin. 3,6 milliards de doses ont été administrées. Chaque jour, ce sont 30 millions d’injections qui sont réalisées à travers le monde. Voilà pour les faits !
C’est pourquoi, en tant que médecin et parlementaire, j’assume pleinement de prendre toutes mes responsabilités en votant le projet de loi pour l’extension opérationnelle du passe sanitaire. Je suis convaincue qu’il en va de l’intérêt général de notre Nation.
Face à la progression du variant Delta, il serait injustifiable de rester passif et de ne pas tout mettre en œuvre pour accélérer la vaccination dans notre pays. Se vacciner, c’est se protéger soi-même, protéger ses proches et l’ensemble de la communauté, c’est ne pas encombrer les services de santé, c’est aussi diminuer les risques de l’apparition d’un nouveau variant.
Je suis confiante dans le fait que la très large majorité d’entre vous soutiendra ces mesures. Celles-ci consistent à ne pas pénaliser les Français qui ont fait le choix citoyen et responsable du vaccin.
Je veux dire à tous ceux qui considèrent ces mesures comme disproportionnées que la liberté ne s’entend pas comme un absolu au-dessus des lois ou des contraintes de la vie. L’article 4 de notre Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 énonce que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ; l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi ».
Je suis troublée par les tensions engendrées par l’extension du passe sanitaire. Mais cette fracture serait encore plus profonde si nous devions refermer le pays, si nous devions reconfiner avec des conséquences économiques et sociales terribles. Je vote ces nouvelles mesures pour permettre à la France de regarder vers l’avenir, aux commerçants et aux artisans de travailler, aux étudiants de retourner à l’université et aux lieux de culture de rester ouverts. Le scepticisme vaccinal ne saurait être une option. Le scepticisme vaccinal est un chemin d’enfermement pas un choix de liberté.
(Sources des données : www.ourworldindata.org)