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22 juin, 2021

En 2017, Emmanuel Macron a été élu sur la promesse de relancer l’économie française. Promesse tenue ?  

A l’évidence, les indicateurs disent oui! A la fin du mandat, l’économie française aura repris de « belles couleurs » par rapport au quinquennat précédent. Dès les premières semaines du mandat tout a été mis en œuvre pour renforcer durablement la compétitivité du pays, créer de la richesse et de l’emploi: les ordonnances travail, la réforme de la formation professionnelle, la baisse de l’impôt sur les sociétés, la très grande loi Pacte qui replace le salarié au cœur de l’entreprise en lui permettant d’être mieux associé aux résultats et aux décisions, en donnant plus de sens à son travail, voilà qui a conduit a considérablement améliorer la confiance des entreprises et par là même, à créer des emplois: juste avant que n’éclate la crise sanitaire, le chômage n’avait jamais été aussi bas depuis 2008 à 8%. 

Bien sûr, la pandémie sera passée par là mais l’économie française fait preuve d’une remarquable résilience grâce entre autre à l’appui sans précédent de la puissance publique et du fameux « quoi qu’il en coûte ». Pour nous qui vivons à l’étranger, nous pouvons être fiers que la France soit devenue le pays d’Europe le plus attractif pour les investisseurs étrangers. Ce n’était pas gagné. La création d’entreprises en France connaît aussi des records. La stabilisation du crédit d’impôt recherche, la transformation du CICE en allègement de charges sociales, le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), la baisse du taux d’imposition sur les sociétés à 25% d’ici 2022, tous ces choix majeurs ont rassuré les décideurs économiques. Et les prévisions sont d’ailleurs assez optimistes. L’OCDE prévoit un rebond de la croissance de près de 6% pour 2021 et sans doute autour de 5% en 2022. Néanmoins, tout l’enjeu aujourd’hui ce n’est pas uniquement la croissance pour la croissance, c’est de faire émerger les conditions d’un nouveau modèle de développement qui permette de donner du sens à cette croissance, qu’elle respecte à la fois chacun d’ente nous et la planète. Le challenge immense qui est devant nous c’est de concilier économie et écologie.  

Alors justement estimez-vous avoir entamé cette indispensable transition écologique ?  

Indéniablement, notre majorité a mis un coup d’accélérateur à la transition écologique. Celle-ci ne repose pas uniquement sur les pouvoirs publics mais nous avons donné des objectifs, posé un cadre pour que la France puisse progressivement aller vers un modèle de développement neutre en carbone, plus respectueux de l’environnement et en particulier de la biodiversité, tout en créant des emplois, des richesses, de nouveaux produits et services qui permettent à la France d’être à la pointe de l’économie mondiale.  Je ne vais pas citer toutes les mesures ici mais nous pouvons être fiers que notre pays soit le premier à avoir interdit tout nouveau permis de recherche d’hydrocarbure et toute exploitation d’ici 2040. Nous avons également inscrit dans la loi un objectif d’ici 2030 de réduction de 40 % de la consommation d’énergies fossiles par rapport à 2012 (augmentant de 10% l’objectif initial). Nous avons voté la loi EGALIM qui prévoit un ensemble de mesures concernant la restauration collective publique et privée. Celle-ci exige au moins 50 % de produits de qualité et durables au 1er janvier 2022, dont au moins 20 % de produits biologiques. Voilà une mesure qui touche nos assiettes, notre santé, nos agriculteurs et notre environnement; illustration parfaite d’un choix politique qui concilie économie et écologie. Nous avons mis fin à l’utilisation des centrales à charbon et à quelques projets à impact très négatif sur l’environnement comme l’aéroport de Notre Dame des Landes ou Europacity. Ce sont là quelques-unes des mesures phares. Mais nous avons aussi mis beaucoup d’argent sur la table : tout d’abord un plan de 20 milliards €, puis 30 milliards € dans le cadre du plan de relance, sans oublier qu’avec le Pacte Vert, l’Union Européenne mobilisera 100 milliards € pour faire effet de levier d’ici 2027 et accélérer encore cette transition écologique. Enfin, la  diplomatie française est à l’avant-poste de la lutte contre le réchauffement climatique en défendant sans relâche à l’échelle mondiale l’Accord de Paris sur le climat (il y a encore des pays à convaincre, à remettre en selle ou à encourager). Mais le Président Macron a compris que les objectifs, ça ne suffisait pas, que l’action et le financement étaient les clés de la réussite: et il a donc lancé dès le début de son mandat l’initiative  One Planet Summit dont la 4ème édition vient d’avoir lieu en début d’annéeJe suis à la fois fière de savoir qu’on tient nos engagements et rassurée de voir qu’enfin, un gouvernement français se relève les manches. 

Pourriez-nous donner plus de clefs de compréhension du nouveau modèle de développement que vous appelez de vos vœux ?  

Ce nouveau modèle de développement doit reposer sur 4 piliers : la sobriété, la consommation responsable, la production durable et l’innovation. Pour régler les désordres écologiques, il faut que nos modes de vies soient plus sobres. C’est indéniable et il n’y a pas d’autres choix. Il faut aussi consommer différemment et ça passe d’abord par les comportements individuels ; même si bien sûr les législations peuvent imposer un cadre et faciliter cette transition. Produire localement – lorsque cela est possible – est aussi une nécessité d’une part parce que c’est moins de pollution pour la planète mais aussi parce que la réindustrialisation est essentielle pour la France à la fois en termes de souveraineté et de création de richesse et d’emplois là où il y en a besoin. Enfin, il faut innover car nous ne trouverons pas de solutions à la crise écologique sans innovation. Innover dans l’agriculture, dans les transports, dans l’industrie, dans la santé, dans l’énergie, dans le tourisme, dans tous ces secteurs où la France est déjà très performante (l’Agritech qui fourmille de pépites françaises en est un excellent exemple) pour que notre économie revienne au service de l’ensemble de notre société et du bien-être de tous plutôt qu’au profit de quelques uns. Pour cela, il faut penser sur le « long terme », sur plusieurs générations, ce qui n’est pas toujours compatible avec le « temps politique » qui est celui de l’immédiateté. Néanmoins, je refuse l’idée que ce changement de paradigme conduise à  « tout changer », à « renverser la table ». Je pense au contraire que tout est une question de modération et qu’à l’échelle mondiale, nous avons besoin d’un rééquilibrage. L’économie de marché et la libre entreprise sont les conditions de l’innovation, de la création de valeurs et permettront de continuer à créer de la cohésion sociale et j’en suis convaincue de réduire et de s’adapter au changement climatique tout en continuant à réduire la pauvreté car ne nous y trompons pas, malgré ses dérives, les échanges internationaux, ce qu’on appelle la mondialisation, a permis comme jamais dans l’histoire de l’humanité de faire entrer des millions de personnes dans la classe moyenne. Alors, arrêtons d’opposer économie et écologie, refusons la décroissance car sinon nous ne nous en relèverons pas et la France sortira de l’Histoire.  

Que faire maintenant ?  

Pour assurer une transition écologique irréversible, il reste beaucoup à faire et je ne manquerai pas de vous soumettre mes propositions dans les mois à venir. J’insiste sur le fait que les comportements individuels sont l’une des clefs de la réussite. Pour notre économie, je souhaite que nous puissions continuer à faire diminuer la pression fiscale sur les particuliers et les petites entreprises. La France avait besoin d’un choc fiscal que nous avons largement entamé depuis 2017. Je pense à la baisse de la fiscalité sur les revenus qui représente une baisse des impôts de 5 milliards d’euros pour près de 17 millions de foyers fiscaux y compris de nombreux Français à l’étranger, soit un gain moyen de 300 euros par foyer. En 2023, lorsque tous les foyers seront concernés, la suppression de la taxe d’habitation représentera un gain moyen de 738 euros par foyer et par an, correspondant à une baisse de 18,1 milliards d’euros d’impôt. Cette réforme constitue la plus grande baisse d’impôt de ces dernières décennies. Elle bénéficiera au total à 24,5 millions de foyers. Pour les contribuables non-résidents, je souhaite que nous allions au bout de notre démarche en supprimant la CSG-CRDS sur les revenus mobiliers pour tous les non-résidents et supprimer cette discrimination entre résidents européens et résidents hors Union européenne. A l’inverse, j’espère que nous parviendrons à mettre en place un mécanisme de taxes aux frontières de l’Europe pour les importations de produits issus des pays dont les normes environnementales sont moins ambitieuses. Cela changera la donne  non seulement pour l’Europe mais aussi pour le monde. Le Parlement européen a voté le principe en mars dernier mais les modalités sont encore en cours de négociation. Enfin, je ne peux pas conclure sans parler du commerce extérieur. Je plaide pour que non seulement on favorise l’avènement d’un commerce international décarboné mais aussi pour que la France reste un acteur ambitieux en la matière. Davantage de « Made in France » c’est évident mais pour cela il faut un commerce extérieur conquérant dans lequel les entrepreneurs français à l’étranger doivent trouver toute leur place. C’est le sens de ma proposition de loi sur le sujet.  

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