A l’occasion d’un webinaire organisé par le collectif « Accélérons la transition énergétique » et animé par Damien Adam, Cécile Goubet, Secrétaire générale de l’AVERE (Association pour le développement de la mobilité électrique) et Marie Chéron, Responsable mobilité à la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme (FNH) ont donné leur point de vue respectif sur les impacts économiques et sociaux de la crise du Covid-19 et l’avenir du secteur automobile au regard des enjeux écologiques.
Une accélération de l’électro mobilité attendue
L’épidémie de coronavirus a fragilisé le tissu industriel français, mettant en arrêt les chaines de production en particulier dans le secteur automobile. C’est dans ce contexte difficile que Bruno Lemaire a affirmé que tout serait fait pour protéger notre patrimoine industriel. La relance économique doit être faite dans une optique d’indépendance énergétique et vers une transition « bas carbone », zéro émission à l’échappement.
Dans ce cadre, l’AVERE préconise une reprise de l’industrie automobile avec un soutien important à la mobilité électrique. Actuellement, 31% des gaz à effet de serre sont émis par le secteur des transports.
Comment accompagner une transition écologique réussie…
En France, la conversion à l’électrique est encore trop peu affirmée dans le secteur de l’automobile. Les constructeurs doivent poursuivre leurs investissements dans les chaînes de production industrielle, la recherche et le développement. Formation, évolution des compétences seront également primordiales dans ce domaine. Car, il sera nécessaire d’accompagner le basculement de l’emploi sur cette filière en mettant l’accent sur la formation des salariés.
Tout un arsenal de dispositions fiscales devra être mis en place pour inciter les particuliers et les entreprises à investir dans la mobilité électrique (bonus écologique, réduction ou exonération de TVA, création de fonds de garantie pour les loueurs de véhicules électriques ou hybrides).
Sur le point crucial des batteries, l’objectif est d’accélérer le déploiement d’une filière batterie pour être indépendant au niveau européen. C’est tout le défi de l’alliance européenne des batteries (AEB) officialisée en mai 2019. Actuellement, le recyclage des batteries est possible jusqu’à 70%.
Garantir à chacun la possibilité de se recharger, au domicile ou en transit
Il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour une utilisation quotidienne des véhicules électriques et si on veut déployer à grande échelle un éco système favorable à l’électro mobilité, l’installation de bornes devra être généralisée dans les entreprises, la voierie, les autoroutes. On dénombre un point de recharge sur 100 à 150 kms sur autoroute. Ce qui est très insuffisant.
Agir sur le poids des véhicules
C’est un vrai sujet. Il sera nécessaire d’évoluer vers des véhicules à taille plus raisonnable : entre le SUV et la berline. L’effort sur des véhicules plus léger est en cours et doit être accentué.
Les enjeux pour réussir cette transition sont nombreux et variés. Espérons que nous saurons prendre le virage pour ajuster la stratégie industrielle et limiter le dérèglement climatique.