C’est dans un contexte de grandes turbulences et de menaces nouvelles et accrues que le président de la République, Emmanuel Macron a adressé ses vœux aux armées. Il a notamment rappelé le poids de sa responsabilité : « Il n’est pas un instant sans que je mesure le poids de cette responsabilité, pas un instant où je ne pense à chacune de ces conséquences ».
Emmanuel Macron a rappelé son action en tant que chef des armées, « nous avons franchi beaucoup d’étapes capitales pour les armées et pour notre pays : la rédaction de la revue stratégique, l’augmentation du budget de la défense pour 2018, la relance de l’Europe de la Défense, la coordination des services de renseignements, la mise en chantier de la loi de programmation militaire, la rénovation de l’opération sentinelle, la mise en place du G5 Sahel, la victoire militaire presque totale contre Daesh et au Levant. »
Un budget en forte hausse
Conformément à sa promesse électorale, le président a confirmé l’effort inédit et incomparable afin de revaloriser le budget des armées, mettant ainsi fin à plus de 20 ans de baisse des moyens. Le projet de loi de finances 2018, adopté par les parlementaires le mois dernier, a permis d’augmenter le budget de la Défense de 1,8 milliard d’euros pour le porter à 34,2 milliards. À terme, conformément à son engagement, le budget de la Défense sera bel et bien porté à 2% du PIB d’ici 2025.
Une augmentation, pour quoi faire ?
Il s’agit de mettre en œuvre des mesures pragmatiques et de bon sens « pour régénérer nos armées et redonner une pleine cohérence à notre modèle, tourné vers l’action et la coopération ». Cet argent va permettre de financer une loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Cette loi fait suite aux analyses de la Revue stratégique présentée en octobre qui insistait sur la nécessité de conserver « un modèle d’armée complet » pour assurer « l’autonomie stratégique » du pays. Cette étude militaire mettait en avant un contexte international de plus en plus dégradé et pour longtemps, avec des acteurs « compétiteurs » comme la Chine, la Russie ou l’Inde… La France est un des rares pays – particulièrement en Europe – à avoir préservé des moyens militaires conséquents, lui permettant de conduire des opérations à l’étranger, de lutter contre le terrorisme mais aussi de bénéficier d’une dissuasion nucléaire.
Les grands principes de la loi de programmation militaire (2019-2025)
Si les derniers arbitrages sont en cours, la loi de programmation militaire devrait être validée lors d’un conseil de défense début février. En attendant, Emmanuel Macron en a donné les objectifs essentiels :
- Amélioration des conditions de vie et de fonctionnement courant des armées. « Nous dégagerons des ressources pour consolider [les] conditions de vie professionnelle ».
- Accélération de la modernisation des équipements : « un renouvellement accéléré des matériels est nécessaire [car] certaines obsolescences sont criantes et peuvent conduire à mettre en danger des vies ». Un effort important sera effectué dans le renseignement. En particulier, les capacités de cyberdéfense seront renforcées.
- Intensification de la coopération européenne. «N’ayez pas peur. Il ne s’agit pas de faire moins. Il s’agit de faire mieux ensemble. (…) Je veux une France fidèle à ses engagements au sein de l’alliance Atlantique mais qui soit également le moteur de l’autonomie stratégique européenne (…) qui est une nécessité géopolitique».
- Innovation pour faire face aux défis futurs.
Une armée complète
Comme l’a affirmé le président de la République, les débats sur la force de dissuasion nucléaire sont désormais « tranchés ». « La dissuasion fait partie de notre histoire, de notre stratégie de défense et le restera. » Elle permet de préserver l’autonomie stratégique et la liberté d’action de la France. Les deux composantes de notre dissuasion nucléaire, la force océanique et la composante aérienne, feront l’objet de travaux de renouvellement au cours du quinquennat.
Lutte contre le terrorisme
Vaincre le terrorisme constitue une priorité absolue pour l’État. Cela passe particulièrement par une lutte acharnée contre l’organisation Daesh. À ce propos, le président de la République a annoncé que l’organisation Daesh était presque totalement défaite. Ainsi, grâce aux efforts de l’ensemble des pays mobilisés, la victoire militaire devrait être effective dans les prochaines semaines. La situation au Sahel fait également l’objet d’une vigilance totale. Dans cet objectif, l’opération Sentinelle a été repensée et rénovée, tandis que la force régionale du G5 Sahel a mené ses premières opérations, notre capacité d’intervention restera intense et maintenue à son meilleur niveau.
Service national universel
Autre promesse de campagne, le service national universel est sur les rails. Cet engagement sera donc mené à son terme et fera l’objet d’une mobilisation de l’ensemble des ministères concernés, pas seulement le ministère des Armées. Il aura un financement ad hoc qui n’impactera pas la loi de programmation militaire pour la période 2019-2025.
Les armées : un engagement essentiel à la vie de notre Nation
Enfin, le président de la République a remercié les militaires au nom de la Nation toute entière, pour leur mobilisation au quotidien pour assurer la sécurité des Français parfois au sacrifice de leur vie comme les sept militaires morts en 2017. Il a salué les blessés au combat et rappelé que la France avait une dette envers eux. N’oublions jamais ceux qui meurent pour notre liberté.
L’avenir de nos armées est un choix stratégique pour la France pour continuer à peser à l’échelle internationale. Sous l’impulsion du président de la République, le gouvernement et la majorité présidentielle veulent une France forte, maitresse de son destin et capable d’assurer sa sécurité et de répondre aux menaces et aux crises globales.