Deux ans après l’invasion de l’Ukraine, je plaide dans la Revue Défense Nationale pour apporter aux Ukrainiens l’aide militaire décisive qu’ils attendent. Seul un coup de collier décisif peut éviter un scénario à la « munichoise » dans le combat démocraties libérales v. autocraties totalitaires.
Deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, je publie dans le numéro 867 de la Revue Défense Nationale, paru le 8 février 2024 et intitulé « 24 février, deux ans après… », un article titré « L’Ukraine, guerre nietzschéenne », je plaide pour apporter aux Ukrainiens « l’aide militaire décisive qu’ils attendent » et avertit que seul un « coup de collier décisif » pourra éviter un « scénario à la munichoise » dans le combat des démocraties libérales contre les autocraties totalitaires.
S’agissant de la France, qui apporte déjà une aide stratégique et opérationnelle significative, elle tient son rang dans une OTAN face à la guerre.
Voici quelques extraits de l’article publié dans la revue mensuelle publiée par le Comité d’Études de Défense Nationale :
● « Ce choix poutinien du « quoi qu’il en coûte » en termes de pertes humaines, effroyable pour toute la jeunesse russe, pourrait laisser penser que tout se passe comme si Moscou devait gagner tant qu’elle ne perdait pas, et inversement pour Kiev. »
● « Dans le contexte d’un ressentiment croissant des pays dits du « Sud global » contre l’Occident et l’ordre international créé au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, cette guerre est aussi une offensive politico-idéologique contre la démocratie libérale à l’occidentale. »
● « Le retour de la guerre sur le sol européen nous a rappelé que tout État est investi d’une mission originelle, la « priorité des priorités » : défendre sa souveraineté, ses citoyens, ses valeurs. Si notre liberté n’a pas de prix, elle a donc un coût. A ce titre, il est rassurant que l’Europe sorte du “sommeil stratégique” dans lequel elle était plongée depuis plus de 30 ans. »
● « La guerre en Ukraine nous a conduit à revoir l’organisation de l’industrie de défense : c’est « l’économie de guerre » dont a parlé le Président de la République dès juillet 2022.
Une partie de notre industrie, celle impliquée dans la fourniture d’équipements militaires en Ukraine, a dû pouvoir produire plus et plus vite, même si la réalisation n’est pas encore à la hauteur de l’ambition. »
● « Jusqu’à présent, par crainte de prendre le risque d’une extension du conflit armé, la France, ses partenaires européens et ses alliés de l’OTAN n’ont pas donné suite à toutes les demandes du président ukrainien pour restaurer l’intégrité territoriale ukrainienne, livrer des armes supplémentaires, durcir les sanctions économiques européennes, instaurer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine.
● « Aujourd’hui, pourquoi ne pas céder davantage de matériels, y compris parmi les plus modernes, tant la technologie est l’une des clefs de la guerre ? Certes, nous prendrions le risque de dégarnir nos forces armées. Mais nos armes ne seraient-elles pas plus utiles déployées à l’avant que stockées à l’arrière ? »
● « A l’aube de 2024, j’anticipe que nous nous trouverons bientôt à un carrefour stratégique. L’heure pourrait sonner du choix d’un chemin de la diplomatie. Nul ne peut en prédire ni l’échéance, ni la durée. L’issue en revanche doit être claire : restaurer l’intégrité territoriale de l’Ukraine et lui permettre d’assumer pleinement son destin européen. »
● « En tout état de cause, l’approche diplomatique devra mettre un terme à la violence et rejeter sans aucune ambiguïté son usage dans la gestion des relations internationales. Or un tel résultat ne pourra être trouvé qu’en modifiant le rapport de force sur le terrain en faveur des Ukrainiens, autrement dit, en leur apportant enfin l’aide militaire qu’ils attendent. CQFD. »