Suite à la crise sans précédent que le monde connaît actuellement, nos lycées français à travers le monde se trouvent fragilisés, tout autant que le sont beaucoup de parents d’élèves. Il existe plusieurs raisons à cette fragilité.
La difficulté de certains parents
Tout d’abord, beaucoup d’entre-vous vous trouvez dans des situations financières difficiles liées à la réduction de votre activité, voir à la perte de votre emploi. Beaucoup de parents ne peuvent ou ne pourront plus financer la scolarité de leurs enfants dans des lycées français à l’étranger. La plupart des pays de notre circonscription, en dehors de l’Union européenne, n’offrent pas de filet de sécurité semblable à celui que nous connaissons en France. Et lorsque celui-ci existe, il est rarement accessible aux étrangers. Dans ces conditions, payer le lycée français peut s’avérer très compliqué. Contrairement aux écoles situées sur le territoire français, les frais de scolarité des écoles françaises à l’étranger sont à la charge des seuls parents, et non des finances publiques.
Rajoutons que dans ces conditions particulièrement difficiles, la plupart d’entre-vous devez faire cours à la maison, confinement oblige, ce qui rend pour beaucoup difficilement acceptable le prix élevé de ces établissements.
Enfin, il est très difficile de prédire ce qu’il adviendra de nombreux expatriés français envoyés par leur entreprise à la prochaine rentrée de septembre. Combien seront relocalisés en France ou changeront de pays à la dernière minute? Combien d’entreprises jugeront trop risqué d’envoyer des familles à l’étranger et préfèreront envoyer des travailleurs seuls? Dans certains pays, la baisse du nombre d’expatriés, dont les entreprises paient souvent les frais de scolarité, pourrait faire chuter la demande de certains lycées français, et avec elle leurs ressources.
Avec Samantha Cazebonne et d’autres députés, nous avons également adressé un courrier au ministre de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et à son secrétaire d’Etat en charge des Français à l’étranger Jean-Baptiste Lemoyne. Nous y rappelons l’importance de venir en aide aux parents d’élèves et de sauver le réseau, quels que soient les statuts des établissements.
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Ma collègue Samantha Cazebonne, ancienne proviseur de lycée français et très impliquée sur ce sujet, a adressé un courrier aux parents d’élèves.
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Sauver le réseau AEFE
« L’objectif premier, c’est que notre réseau d’enseignement français à l’étranger puisse tenir ». Pour le secrétaire d’Etat en charge des français à l’étranger Jean-Baptiste Lemoyne « L’Etat est là et sera là pour vous accompagner ».
Il faut dire que l’enjeu est grand. Notre réseau de lycées français à l’étranger, quels que soient leurs statuts, est un outil précieux de notre influence à l’étranger et un support important à la mobilité internationale de nos compatriotes. Ils permettent aux familles françaises changeant régulièrement de pays d’assurer la continuité de la scolarité de leurs enfants, à nos entreprises de faciliter l’expatriation de leurs salariés, mais aussi à notre culture et nos valeurs de s’exporter à l’étranger. Parmi les élèves de nos lycées, beaucoup ne sont pas français, et sont attirés par l’excellence de notre système éducatif.
Quelles solutions?
Sauver le réseau de lycées français à l’étranger doit nécessairement passer par une aide aux parents d’élèves, notamment les plus précarisés par la crise.
Pour me faire le relai de vos nombreux courriers, j’ai contacté à plusieurs reprises la direction de l’AEFE, et ai interpellé publiquement le gouvernement (notamment le ministère de l’Europe et des affaires étrangères) à travers un communiqué de presse.
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Suite à ces échanges, j’ai obtenu la mise en place d’une commission spéciale Chine et Vietnam, deux pays qui ont été parmi les premiers touchés par cette problématique. Si des familles sont dans une difficulté financière grave, liée à une baisse importante de leurs revenus, l’Agence pourra accepter l’instruction sur les bourses scolaires et à titre exceptionnel, une demande assimilée à un recours gracieux qui sera déposée auprès du service social de chaque poste concerné par cette décision. Cela peut se faire sans la tenue d’une commission nationale des bourses exceptionnelle. Cette mesure concerne autant les salariés que les professions libérales. Si vous êtes concerné, prenez contact avec votre consulat.
Mais je milite pour que les autres pays puissent être pris en compte dans ce dispositif exceptionnel. C’est en ce sens qu’avec ma collègue Samantha Cazebonne, nous avons déposé deux amendements d’appel, c’est-à-dire non applicables en l’état, mais ayant pour objectif d’interpeller publiquement le gouvernement. Ces amendements demandent une augmentation du budget alloué aux aides sociales et à la scolarité pour les Français à l’étranger.