Lors d’une visio-conférence de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), organisée par la députée Frédérique Tufnell, mercredi 22 avril 2020, ont été abordés les liens entre la crise environnementale, climatique et sanitaire au cœur de l’actualité.
Jean-François SILVAIN, président de la FRB, Hélène SOUBELET, directrice et François SARRAZIN, président du comité scientifique et professeur à la Sorbonne nous ont partagé l’état de leurs connaissances sur une nouvelle forme de cohabitation entre les humains et l’ensemble des vivants non-humains ».
Erosion de la biodiversité : émergence de zoonoses et risques de pandémies.
Les facteurs à l’origine de la crise du coronavirus sont à rechercher du côté de la faune sauvage, réservoirs de pathogènes et c’est leur interaction avec l’homme qui crée le réel danger. Depuis le dernier quart du XXème siècle, on a constaté une augmentation exponentielle et rapide de l’apparition de zoonoses.
Un constat implacable a été réalisé sur les atteintes sans précédent qu’a subi la biodiversité : changements d’usage des terres, exploitation des ressources, changements climatiques, pollutions, croissance énorme de la population. Toutes les conditions sont réunies pour faciliter et amplifier les transmissions de virus. L’expansion urbaine détruit les habitats de nombreuses espèces et augmente les contacts entre animaux et humains. C’est pourquoi la déforestation et la multiplication des épidémies sont liées. La diminution de la diversité génétique des animaux d’élevage augmente également la transmission des maladies.
Pour notre survie, il faut rétablir l’équilibre de la biodiversité
L’extraction et l’exploitation insoutenable de la biomasse ne sont plus durables. Il est possible de prendre des mesures correctives en développant la reforestation, en améliorant la qualité des sols et en fixant des objectifs clairs. Chaque politique publique doit prendre en compte les questions environnementales dans les arbitrages comme un enjeu principal sur une trajectoire à long terme.
Les mesures de « compensation » ne pourront restaurer la biodiversité. Le message qui nous est envoyé lors de cette réunion est le suivant : « non, l’écologie n’est pas punitive mais il faut faire des arbitrages, parfois complexes. L’information et l’éducation dès le plus jeune âge seront primordiaux. L’urgence est totale face à cette pandémie ».