Le ministère de l’intérieur a récemment annoncé la mise en place prochaine d’un nouveau modèle de carte d’identité française. Outre son format « carte de crédit », plus pratique, la grande nouveauté réside dans le fait qu’elle est « électronique ». Equipée d’une puce, elle renfermera les informations biométriques déjà présentes dans nos passeports, telles que vos empreintes digitales ou la photo de notre visage.
Cette nouvelle fonctionnalité permettra de mieux sécuriser nos cartes d’identité, en permettant de vérifier qu’une personne est bien titulaire de la carte qu’elle présente en faisant concorder les données biométriques, mais aussi en désactivant une carte qui serait déclarée volée ou perdue, et en avertissant automatiquement les administrations qui rentreraient dans leur lecteur une carte volée. Cette technologie pourrait à terme répondre à un objectif majeur: la lutte contre la fraude à l’usurpation d’identité. En France, 30.000 personnes se font usurper leur identité chaque année, et les conséquences financières, mais aussi administratives et sociales sont parfois catastrophiques.
De nouvelles perspectives
La carte d’identité électronique permettrait de sécuriser une identité numérique, de plus en plus importante dans notre vie de tous les jours. De nombreuses applications pourraient alors s’offrir aux Français, facilitant notamment la vie de nos concitoyens vivant à l’étranger. Accompagnée d’un lecteur de carte et d’un code PIN ou d’un moyen d’identification biométrique, cette nouvelle carte pourrait être à terme un outil de dématérialisation sécurisée des actes de notariat, de l’ouverture de comptes bancaires, de votes à distance, d’authentification pour payer vos impôts, demander un certificat d’existence, contracter un crédit…
La carte pourrait également renfermer dans sa puce des informations et documents que nous peinons (surtout à l’étranger) à nous procurer: des actes d’Etat civil dématérialisés (tels que des actes de naissance ou certificats de mariage), les traces de permis de conduire français ou internationaux pour faciliter leur renouvellement en cas de perte…
Si toutes les applications possibles de cette carte ne sont pas encore connues, et nécessiteront des débats et garanties sur l’utilisation qui sera faite de nos données personnelles, sa mise en place signe tout de même un changement de paradigme.
Si sa disponibilité est annoncée au plus tard le 2 août prochain sur tout le territoire français (et européen), je m’assurerai que les Français à l’étranger puissent y avoir accès dans les meilleurs délais, et que ce nouvel outil soit l’occasion de faciliter leurs démarches administratives.