J’ai assisté hier 13 juillet au discours du Président de la République, Emmanuel Macron, en l’honneur des Armées à l’Hôtel de Brienne. Chaque année, cette allocution est un moment important pour soutenir nos militaires et redéfinir les contours de notre stratégie.
Nouvelle Loi de programmation militaire 2024-2030
Dans le nouveau contexte de la guerre en Ukraine, il est indispensable d’effectuer des nouveaux efforts budgétaires pour moderniser et renforcer nos capacités militaires. Si nous avions tenus nos engagements en augmentant sensiblement le budget militaire atteignant dès 2020 l’objectif de l’équivalent de 2% de notre PIB soit environ 40 milliards €, le nouveau contexte stratégique nous impose de revoir nos ambitions. C’est ainsi que le Président de la République a chargé le ministère des Armées d’élaborer une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030 afin d’adapter les efforts budgétaires « alors que les conflictualités s’intensifient ».
« Notre ambition opérationnelle pour 2030 doit être revue pour mieux assurer notre capacité à faire face à la perspective du retour possible d’un affrontement de haute intensité », a-t-il dit. Ces travaux d’élaboration d’une nouvelle Loi de programmation militaire devront être achevés à la fin de cette année avec une discussion avec le Parlement début 2023, ce qui me mobilisera particulièrement en tant que membre de la Commission de Défense de l’Assemblée nationale. Compte tenu de la guerre en Ukraine mais aussi de l’inflation, notre majorité avait promis lors des élections présidentielles puis législatives une réévaluation de la LPM pour ajuster les moyens aux menaces.
Des changements profonds pour la présence française en Afrique
Le chef de l’État a promis un « changement de paradigme profond » de la présence française en Afrique. Il annoncé sa volonté de repenser d’ici l’automne l’ensemble des dispositifs militaires de la France sur le continent africain. Pour rappel, la force antijihadiste Barkhane est en train de boucler son départ du Mali. Disant vouloir des « dispositifs moins posés et moins exposés », le chef de l’État a jugé qu’il s’agissait d’une « nécessité stratégique », évoquant sa volonté de « réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas ».
La France reste très présente en Afrique, en particulier dans l’Ouest et au Sahel. Nous avons des unités déployées au Sénégal, au Gabon et à Djibouti. Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué la nécessité d’un « continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement » en Afrique. « C’est un changement de paradigme profond, a-t-il martelé. « Il nous faut poursuivre notre engagement contre la menace terroriste partout, notamment en Afrique. »
Partenariat de combat
En se désengageant du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2 500 militaires environ dans la région. Cependant, nous travaillons avec d’autres pays du Sahel et du Golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d’intervention.
Au Niger, nous maintenons plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui et du renseignement dans le cadre d’un « partenariat de combat » avec les forces armées nigériennes, déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux djihadistes liés à Al-Qaida ou au groupe État islamique.
En ce jour d’unité nationale, j’ai une pensée pour tous nos compatriotes à travers le monde et je souhaite remercier toutes nos forces combattantes en particulier déployées à l’étranger qui nous protègent au quotidien des dangers de notre monde.