Mardi 2 mars 2021, l’Assemblée nationale a adopté, à l’unanimité, le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales.
Avec ce texte ambitieux, la France se donne les moyens de lutter plus efficacement contre les inégalités et de mieux protéger les biens publics mondiaux, en particulier la santé, le climat, la biodiversité et l’éducation.
Un engagement vieux de 60 ans
La mesure phare de ce texte est une règle budgétaire prévoyant que la France réserve 0,7% de son revenu national brut d’ici 2025, avec un objectif à 0,55% pour l’an prochain. C’était une promesse du candidat Emmanuel Macron en 2017, mais aussi un engagement international de la France non tenu depuis 60 ans!
La priorité donnée aux pays les plus vulnérables
Cette aide ira principalement vers les pays les plus vulnérables et dans les secteurs prioritaires : santé, environnement et climat, égalité entre les femmes et les hommes, éducation, sécurité alimentaire, gestion de l’eau, traitement des crises et fragilités, accès aux droits humains.
La plupart des pays concernés se situant en Afrique, j’ai toutefois déposé des amendements d’appel (des amendements dont je sais qu’ils n’ont pas de chance d’être adoptés, mais qui me permettent d’interpeller le gouvernement). Mes amendements appelaient notamment à mieux considérer l’axe indo-pacifique, une région du monde dans laquelle les enjeux humanitaires, climatiques, sécuritaire, démographiques, mais aussi économiques et diplomatiques. Car il ne faut pas oublier que l’aide au développement, c’est aussi de la diplomatie d’influence.
Une aide au développement modernisée
Le texte permet également de rendre plus lisible et plus opérationnelle notre aide au développement, notamment en renforçant l’évaluation de son efficacité. Cela passe par la création d’une commission indépendante d’évaluation, chargée de contrôler le bon usage des fonds et leur impact. Un Fonds d’innovation pour le développement sera également mis en place.
Le volontariat, autre grand thème du texte
Le projet de loi permet également certaines avancées sur le volontariat international, notamment l’ouverture au volontariat de réciprocité, c’est à dire des échanges allant dans les deux sens pour nos volontariats de solidarité internationale: la France enverra des volontaires français, mais aussi recevra des volontaires étrangers pour venir en renfort de nos associations.
J’ai profité de cette opportunité pour faire voter deux mesures présentes dans ma proposition de loi « volontourisme » sous forme d’amendements.
Le premier vise à mieux protéger les mineurs
Dans certains pays, comme le Cambodge, l’argent amené par les volontaires étrangers désirant être auprès d’enfants a poussé à des dérives. Notamment la création de faux orphelinats, dans lesquels les enfants ont des parents, et qui sont en réalité des attractions touristiques.
Cet amendement a deux objectifs:
- Sensibiliser les volontaires au fait qu’il n’est pas anodin de travailler auprès de mineurs, en France comme à l’étranger
- Empêcher des personnes condamnées et potentiellement dangereuses de travailler au contact d’enfants, en suivant les mêmes règles que pour un emploi en France.
Le deuxième à mieux distinguer volontariat et tourisme
En utilisant les termes de volontariat et bénévolat pour vendre des séjours touristiques, certaines entreprises créent une confusion qui fait du tort autant au secteur du tourisme qu’aux associations ayant recours au volontariat.
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Au secteur touristique car ces pratiques entrent directement en concurrence avec des acteurs du tourisme éthique, solidaire, ou de l’écotourisme, parfois sur les mêmes projets partenaires, sans être soumis aux mêmes règles. Certaines associations vont jusqu’à proposer une défiscalisation du prix du voyage au titre du don à une association.
- Au secteur associatif car ces pratiques décrédibilisent nos associations, qui en France comme à l’étranger font appel à des volontaires qualifiés pour les aider sur de réelles missions.
L’amendement n’entend pas interdire ces missions, mais incite les acteurs à ne plus utiliser les termes de volontariat ou bénévolat dans leur marketing. Il donne la possibilité aux volontaires de les attaquer s’ils se sont sentis floués.
La lutte doit commencer effectivement par l’égalité de traitement des ressortissants d’un pays où qu’ils soient. La CFE est l’image même du traitement différent et d’une injustice pour des retraités qui ont cotisé plus de 40 ans et qui se voient refuser une protection que leur pays leur doit. Alors que celle ci est donnée à des gens qui n’ont contribué à rien.