Le 25 avril 2024, Emmanuel Macron s’est adressé à l’Europe et au monde depuis l’amphithéâtre de la Sorbonne, offrant une vision ambitieuse et détaillée pour l’avenir de l’Union européenne. Son discours, dit « Sorbonne II », a mis en lumière une série de propositions visant à renforcer l’unité et l’efficacité de l’Europe dans un monde en mutation.

Le constat est clair : l’Europe, bien qu’unie, reste vulnérable aux crises multiples qui ne connaissent pas de frontières. Pandémies, changements climatiques, instabilités économiques, et menaces sécuritaires. Pour y répondre, nous devons œuvrer pour une Europe plus intégrée et réactive, capable de mobiliser rapidement des ressources et de coordonner efficacement ses actions. Cette vision implique de renforcer les mécanismes existants tout en explorant de nouvelles voies de coopération, notamment en matière de santé publique et de réponse aux crises environnementales.

Cap sur la souveraineté économique et technologique

La souveraineté économique est au cœur du projet d’Emmanuel Macron, ce dernier soulignant la nécessité pour l’Europe de protéger ses industries stratégiques tout en prenant le leadership dans les technologies de demain. Pour ce faire, il apparaît essentiel de procéder à l’établissement de pôles technologiques européens et à une augmentation significative des investissements dans la recherche et l’innovation. Parmi les points clés, l’accent sur la nécessité de renforcer la résilience économique de l’Europe par le biais de l’innovation technologique et de l’infrastructure numérique. Il a appelé à des investissements majeurs dans les secteurs de l’intelligence artificielle, de la blockchain et des technologies propres, qui sont essentiels pour maintenir la compétitivité de l’Europe. Ces initiatives visent non seulement à stimuler la croissance économique mais aussi à positionner l’Europe à l’avant-garde de la révolution technologique mondiale.

En parallèle, il est apparu fondamental de souligner l’importance de développer un modèle économique durable qui respecte les limites environnementales de notre planète. Cela comprend l’investissement dans des énergies renouvelables et la promotion d’une économie circulaire, ce qui permettrait de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de diminuer l’impact environnemental. Ce plan vise non seulement à sécuriser notre indépendance technologique, mais également à positionner l’Europe comme un compétiteur global dans les domaines clés tels que l’intelligence artificielle et les technologies vertes.

Une initiative qui ne saurait se passer d’investissements massifs dans l’éducation et la mobilité des jeunes, autrement dit dans l’avenir. En effet, force est de constater que l’avenir de l’Europe dépend de son potentiel à cultiver et à mobiliser ses jeunes talents. La proposition de tripler le budget du programme Erasmus est particulièrement notable, visant à étendre les opportunités de mobilité éducative et à renforcer les liens interculturels entre les jeunes Européens. Ces mesures sont perçues comme essentielles pour forger une identité européenne commune et dynamique, capable de transcender les diversités nationales et de renforcer le sentiment d’appartenance à une Europe unie.

Autonomie et capacité de défense européenne

L’autonomie stratégique en matière de défense est réaffirmée avec vigueur. Le Président propose, entre autres, une augmentation des budgets de défense nationaux au sein de l’UE et encourage la collaboration dans le développement de systèmes d’armement européens. Cela inclut aussi la coordination des politiques de défense pour former une stratégie commune, permettant à l’Europe de répondre de manière autonome aux crises sécuritaires sans dépendre excessivement de partenaires extérieurs.

Pour en savoir plus sur le projet de défense européen 

Bien sûr, une défense efficace doit avoir comme socle un système de démocraties solides et résilientes. En ce sens, Emmanuel Macron propose par exemple des modifications substantielles pour augmenter la transparence et la responsabilité au sein des institutions européennes. La réforme du processus électoral européen et le renforcement des pouvoirs du Parlement européen sont des axes majeurs de cette initiative. Ces changements visent à rapprocher l’Union de ses citoyens, en rendant les décisions plus compréhensibles et en améliorant la participation démocratique à tous les niveaux.

Défis : la question migratoire et la nécessité de parler d’une voix commune

Abordant l’un des sujets les plus divisifs en Europe, le Président a proposé une politique migratoire qui équilibre solidarité et responsabilité entre les États membres. En mettant en avant la nécessité de systèmes de migration légale plus robustes et de meilleurs chemins d’intégration pour les réfugiés et les migrants, tout en renforçant la sécurité aux frontières de l’Europe pour lutter contre l’immigration illégale, l’ambition affichée est de concilier la gestion des flux migratoires avec le respect des droits de l’homme et la stabilité sociale en Europe. En effet, une gestion efficace et équitable de la migration est essentielle non seulement pour la cohésion sociale mais aussi pour la sécurité et la prospérité économique de l’Union européenne.

Autre défi auquel l’Europe doit faire face : la culture de sa souveraineté, un pilier dans la construction d’une Europe forte et indépendante. Il est nécessaire d’envisager une Europe autonome, capable de protéger ses intérêts et d’exprimer ses valeurs sur la scène mondiale. Cela signifie développer une autonomie stratégique dans des secteurs clés énoncés plus haut, comme la défense, la technologie et l’énergie, afin de ne plus dépendre des autres puissances mondiales. Mais également par l’appel à une politique fiscale unifiée et à une stratégie de défense partagée, qui apparaissent cruciales pour permettre à l’Europe de répondre efficacement aux crises internationales et de se positionner comme un acteur influent. La proposition d’une voix diplomatique unie reflète la nécessité d’une Europe capable de parler d’une seule voix dans les affaires mondiales, renforçant ainsi sa position dans les négociations internationales et les forums multilatéraux.

Plus qu’un discours, « Sorbonne II » est un appel à une Europe plus forte, plus unie, plus résiliente et plus proactive. En tant que députée, je me fais l’écho de ces ambitions, convaincue de leur nécessité pour assurer notre prospérité et sécurité collective. C’est un projet qui demande courage, innovation, et une foi renouvelée dans l’idéal européen. Ensemble, nous devons œuvrer pour transformer ces propositions en réalités tangibles, pour le bien de tous les Européens.