J’ai parfois reçu des remarques ou questions concernant les questions posées publiquement au gouvernement, les fameuses QAG. Voici quelques clés pour mieux comprendre de quoi il s’agit…
C’est quoi une QAG ?
Les séances de questions d’actualité au Gouvernement (ou QAG) ont lieu deux fois par semaine, les mardis et mercredis de 15h à 16h.
Comme leur nom l’indique, elles sont l’occasion pour les députés d’interroger les ministres sur les mesures qu’ils ont prises ou entendent prendre. Cela répond à l’une des missions du parlement, à savoir le contrôle de l’action du gouvernement. Le principe de ces séances de questions est inscrit dans la constitution.
Qui peut prendre la parole ?
Les questions sont partagées entre la majorité présidentielle et l’opposition (15 questions chacun par semaine). Chaque groupe dispose d’un quota de questions en fonction du nombre de députés qu’il compte. Les groupes s’organisent pour répartir les questions posées au gouvernement entre leurs députés.
Une question ne peut excéder deux minutes. Les ministres disposent du même temps pour répondre, à l’exception du Premier ministre qui dispose de tout le temps qui lui est nécessaire.
Le gouvernement fait-il les questions et les réponses ?
Contrairement à une idée reçue, les ministres n’écrivent pas eux-mêmes les questions qui leurs sont posées par les députés de la majorité présidentielle.
Je rédige moi-même mes questions sur les thématiques qui me semblent pertinentes, en prenant en compte les nombreuses remarques que vous m’envoyez par email. Je soumets ensuite ces questions à mon groupe parlementaire, qui sélectionne enfin les parlementaires qui pourront s’exprimer. Ce fonctionnement s’applique dans tous les groupes politiques.
Alors pourquoi certains ministres semblent-ils lire leurs réponses ?
Les députés de la majorité étant par définition animés par une ligne politique proche de celle du gouvernement, leur objectif n’est pas de piéger ce dernier, mais plutôt de demander plus de précisions sur une mesure, d’enfoncer un clou, de montrer son inquiétude ou son désaccord sur un point précis ou au contraire de se féliciter d’une mesure qui irait dans le bon sens. Ces questions, connues à l’avance par le groupe, sont donc présentées aux ministres concernés qui bénéficient de quelques heures pour rédiger à l’avance leur réponse ou prendre quelques notes. C’est sans doute ce qui donne le sentiment à certains que les questions et les réponses sont rédigées de concert. C’est bien évidemment faux.
Deux heures pour questionner le gouvernement, n’est-ce pas trop peu ?
Fort heureusement, les discussions au sein des groupes politiques n’ont pas lieu seulement deux heures par semaine au sein de l’hémicycle. D’ailleurs, de manière générale, le travail parlementaire ne se fait pas en Hémicycle, mais plutôt en commissions, dans nos bureaux, en salles de réunion et sur le terrain. Il est également possible de poser des questions écrites au gouvernement. Il m’est arrivé de le faire en mon nom, ou collectivement avec d’autres députés des Français de l’étranger.
Méfiez-vous donc des apparences. Les images prises dans l’hémicycles ne représentent qu’une infime partie du travail parlementaire. Une partie très théâtrale, très médiatisée, une partie essentielle à l’exercice de la démocratie, mais une toute petite partie.
Pour plus d’informations, je vous invite à regarder cette courte vidéo d’Accropolis, un média en ligne qui diffuse chaque semaine en direct les séances de QAG commentées. Cette vidéo, tournée lors de la précédente législature, répond aux questions que beaucoup se posent sur les séances de questions au Gouvernement.