Lors de ces deux derniers mois, j’ai beaucoup été sollicitée par les médias français pour aborder la situation des Français vivant à l’étranger, durement affectés en cette période de crise sanitaire et économique. La réalité de votre vie à l’étranger est souvent mal comprise en France, caricaturé, dénigrée parfois. Les difficultés que vous rencontrez sont mal comprises par certains de nos compatriotes n’ayant pas fait l’expérience de partir vivre à l’autre bout du monde. Il me paraît donc fondamental de porter votre voix à la radio, sur des plateaux de télévision ou à l’occasion de tribunes.
Ces dernières semaines, je me suis attachée à porter plusieurs messages, à la fois à destination des auditeurs français, mais également du gouvernement:
De nombreux Français vivant à l’étranger pourraient être contraints de rentrer en France à cause de la crise
Selon un sondage réalisé par Le Petit Journal, corroborant un autre sondage que j’avais réalisé sur Twitter, 18% des Français vivant à l’étranger estiment qu’ils devront rentrer ne France dans les prochains mois. Plusieurs raisons à cela:
Comme je l’ai rappelé au micro de France Inter, « le ministère des Affaires étrangères estimait il y a quelques mois à plusieurs centaines de milliers le nombre de Français qui dépendent à l’étranger d’un contrat de travail. » Mais la perspective de perdre leur visa n’est pas la seule raison qui motiverait nos compatriotes à rentrer en France. Pour beaucoup, c’est la situation financière dans laquelle va les plonger la crise (par la perte de leur emploi, la diminution de leur activité, la faillite de leur entreprise) qui les poussent à vouloir rentrer. Comme je le rappelle dans une interview accordée au Petit Journal, « il faudra les aider, les accompagner et valoriser leurs parcours » à leur retour en France.
Je l’ai rappelé au micro d’Europe 1, de nombreux Français pourraient aussi vouloir rentrer en France pour des raisons sanitaires, inquiets de la fiabilité du système de santé dans leur pays d’origine. Pour faire face à cela, le gouvernement a dégagé une enveloppe de 20 millions d’euros pour développer la téléconsultation à destination de nos compatriotes à l’étranger (j’explique cette mesure en détail au micro de RFI), et a suspendu la période de carence (normalement de 3 mois) pour retrouver ses droits à la sécurité sociale en rentrant en France.
Un autre problème se pose avec le départ possible de nombreux français, mais aussi à cause des pertes de revenus subies par beaucoup: la survie de notre réseau d’enseignement à l’étranger, un pilier de notre influence dans le monde. Je l’ai rappelé sur RFI, nous devons aider les familles fréquentant nos établissements à l’étranger à continuer à y scolariser leurs enfants.
Les entrepreneurs français à l’étranger sont le dernier maillon de notre chaîne de valeur
« Nous avons des dizaines de millions de Français qui sont les derniers maillons d’une chaîne de valeur qui commence en France ». Ce message, je l’ai répété inlassablement, sur Europe 1, dans une tribune publiée dans le Petit Journal avec d’autres membres du Club France Initiative, sur RFI, mais aussi à l’Assemblée, comme le font remarquer Courrier International et le Courrier australien.
Pour les Français à l’étranger, le gouvernement a fait un effort important, de 240 millions d’euros. Le média des Français en Thaïlande Gavroche fait référence à ma position et mon implication sur ce sujet. Les entrepreneurs ont été les grands oubliés de ce plan d’aide. Pourtant, un emploi sur cinq en France dépend de nos activités à l’étranger. L’importateur de vins français en Chine, l’hôtelier au Cambodge travaillant avec des agences de tourisme basées en France, ou encore le boulanger de Sydney représentant à l’autre bout du monde un fragment de l’excellence culinaire française, tous ceux-là représentent directement des relais pour notre économie dans le monde. Si leurs activités devaient cesser, c’est la France toute entière qui y perdrait.
Autre victime du Covid-19: l’affaire Delpal
Les médias français se sont également fait le relai de ma prise de position sur l’affaire Delpal, du nom de ce banquer français détenu en Russie après avoir été arrêté par le FSB, et accusé – selon lui à tort – de détournements de fonds. Dans un communiqué de presse dont Le Petit Journal s’est fait le relai, LesFrançais.press, ainsi que le média russe Russia today, j’appelle à une résolution rapide de cette affaire, bloquée depuis 15 mois, mettant M. Delpal et sa famille dans une situation d’attente insoutenable, et qui reste un point de crispation dans les relations entre nos deux pays. Malheureusement, le défilé du 9 mai 2020 commémorant à Moscou le 75e anniversaire de la victoire contre le nazisme devait être l’occasion d’aborder cette question au niveau bilatéral, mais cette cérémonie a été annulée pour cause de Covid-19…
🇫🇷🇷🇺 J’appelle à une résolution rapide de l’affaire #Delpal qui ne doit pas être une victime collatérale du #Covid19.https://t.co/WtrUzfSszU@LaREM_AN @AN_AfEtr @desarnez @FranceEnRussie @AmbRusFrance @JY_LeDrian @JBLemoyne @francediplo @RFI @FRANCE24 @franceinfo @afpfr #Russie
— Anne GENETET (@AGenetet) May 9, 2020