Avec certains de mes collègues députés des Français à l’étranger, j’ai interpellé à plusieurs reprises le Gouvernement sur l’insuffisance des aides sociales apportées aux Français vivant à l’étranger, et touchées de plein fouet par la crise.
Des aides sociales ponctuelles, ciblées, ont été mises en place, et un premier budget de 50 millions d’euros (qui sera augmenté) a été alloué. Je salue l’effort qui a été fait. La France est l’un des seuls pays au monde à attribuer ce genre d’aides. Mais le dispositif actuel est toujours mal adapté.
Si ces aides sont insuffisantes par leur montant, la manière dont elles sont octroyées est également à revoir. Les nombreux Français en difficulté, ayant perdu leur emploi, leur entreprise, leur logement parfois, ne sont pas toujours soutenus par ce dispositif. Soit parce qu’ils n’y sont pas éligibles (par exemple parce que leur pays de résidence leur accorde déjà une aide, même infime), soit parce que les montants octroyés ne leur permettront pas de passer la crise. Pourtant, le budget alloué est loin d’avoir été consommé:
Dans un courrier adressé aux parlementaires des Français à l’étranger, le ministre Jean-Yves Le Drian et le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne rapportent qu’au 3 août, 3.800 de nos compatriotes avait pu bénéficier de cette aide exceptionnelle, pour un montant cumulé de 550.000 euros seulement. Le courrier précise toutefois qu’une hausse des demandes est attendue à la rentrée.
Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères s’est montré particulièrement à l’écoute, et Messieurs Le Drian et Lemoyne font preuve dans leur courrier d’une volonté de travailler en bonne intelligence avec les parlementaires sur ce sujet. Ils annoncent notamment la mise en place d’un canal, avec une adresse mail dédiée, permettant aux parlementaires de rapporter des cas qu’ils identifieraient comme « difficiles », et nécessitant la plus grande attention du ministère.
Notre demande d’utiliser pleinement les fonds votés par le Parlement semble avoir été entendue. Les critères sont d’ores et déjà moins restrictifs pour introduire une demande. Il n’est par exemple plus exigé de démontrer qu’aucune aide familiale ou aucun fond propre ne peut aider le demandeur à surmonter la crise.
Je reste très attentive à cette question et suis particulièrement intéressée par vos retours dans vos démarches de demande d’aides sociales. Vous pouvez m’écrire par mail: anne.genetet@assemblee-nationale.fr