L’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) s’est saisie de la question du handicap à l’étranger. En effet, jusqu’à présent, peu d’initiatives ont été prises pour essayer d’améliorer le quotidien de nos compatriotes qui vivent à l’international: une initiative d’Anne Boulo et de Guy Savery.
L’AFE au service des Français à l’étranger
Pour mémoire, l’AFE est la principale instance représentative des Français établis hors de France. Son rôle est d’être l’interlocuteur du Gouvernement, des parlementaires et de l’administration pour tous les sujets qui relèvent de la situation des Français en mobilité internationale. C’est une assemblée composée de 90 conseillers élus pour 6 ans au suffrage universel indirect dans 15 circonscriptions qui couvrent le monde entier. De plus, il faut savoir que cette assemblée se réunit au minimum deux fois par an et peut prendre l’initiative de réaliser des études et de faire des propositions via des avis, des résolutions ou des motions. Dans ce cadre, l’AFE se compose de 6 commissions :
- Lois, règlements et affaires consulaires
- Finances, budget et fiscalité
- Enseignement, affaires culturelles, Francophonie
- Commerce extérieur, emploi, développement durable
- Sécurité, protection des personnes et des biens
- Affaires sociales et anciens combattants
Le handicap, une préoccupation à l’international
C’est lors d’une rencontre en octobre 2017 entre la commission des affaires sociales et des anciens combattants de l’AFE et la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, que l’idée de préparer un rapport sur les difficultés rencontrées par les Français de l’étranger a émergé. En effet, le Gouvernement a fait du handicap l’une des grandes causes du quinquennat. Ainsi, les conseillers consulaires, Anne Boulo, élue au Vietnam et Guy Savery, élu pour la Tunisie – Lybie ont pris la responsabilité de la réalisation d’un rapport sur cette thématique.
Une méthode participative
Le rapport propose un état des lieux de la situation et dresse un tableau comparatif des aides allouées aux personnes en situation de handicap en France et hors de France. Le rapport est constitué d’une première partie d’analyse fondée sur un recueil de témoignages et de propositions issus d’un questionnaire adressé aux Français à l’étranger. Ce questionnaire en ligne a été diffusé par mail et sur les réseaux sociaux par les élus consulaires et parlementaires, des associations, des parents d’élèves… Cette initiative a permis de recueillir 270 réponses. La deuxième partie consiste en une large revue des aides existantes et une comparaison entre ce qui est accessible en France et ce qu’il l’est depuis l’étranger. Enfin, le rapport formule 14 propositions pour améliorer la situation des personnes en situation de handicap qui vivent à l’étranger. L’objectif de ce travail est de faire en sorte que le handicap ne soit pas un frein à la mobilité internationale.
Convaincre pour aller plus loin
Si le rapport est une première étape, il reste à convaincre et à mettre en place un certain nombre de propositions. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré la commission des affaires sociales et des anciens combattants de l’AFE pour évoquer leurs préconisations. Ce travail m’a été particulièrement utile pour faire des propositions dans le cadre de la mission que m’a confiée par le Premier ministre qui traite particulièrement de la protection sociale. Je veux faire en sorte que le handicap ne soit plus un obstacle infranchissable pour saisir une opportunité à l’étranger. En outre, il est indispensable de mieux accompagner les familles et de faciliter le retour en France, le cas échéant.
De son côté, l’AFE a également rencontré de nouveau la Secrétaire d’État en mars 2018. Cela devrait aboutir à la prise en considération de la problématique de la mobilité internationale dans le cadre du travail actuellement mené par le Gouvernement sur la simplification administrative pour les personnes en situation de handicap.
L’AFE poursuit son action
De son côté, l’AFE continue sur sa lancée et collabore avec la direction de la communication du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour étoffer l’information concernant les personnes en situation de handicap, les démarches liées au départ/retour et les aides existantes. Une rencontre a également été réalisée avec le Petit Journal qui a préparé un dossier sur l’accompagnement des élèves à besoin particulier. Enfin, la commission des affaires sociales et des anciens combattants prévoit de renforcer son action en faveur des personnes en situation de handicap.
Pour lire le rapport, c’est ici.