Je lis beaucoup de propos caricaturaux concernant la volonté de Monsieur Jean-Michel Blanquer de réformer l’Ecole française, voulant limiter la réforme en cours à des mesures symboliques telles que l’installation de drapeaux dans les classes, ou à de fausses informations comme la soi-disant volonté de museler l’expression des professeurs sur les réseaux sociaux.
En réalité, la loi pour une « école de la confiance » est porteuse de grands changements dans le système éducatif de notre pays, favorisant l’expérimentation, une formation plus homogène des enseignants et une plus grande égalité des chances entre les élèves sur tout le territoire. Je souhaite revenir ici sur trois mesures que contient cette loi:
La création d’écoles internationales
Nommées EPLEI (pour établissements publics locaux d’enseignement international), ces écoles sont un très bon outil pour faire la promotion de la mobilité internationale. La création de ce type d’écoles est souvent une demande des familles françaises de retour en France, habituées aux écoles internationales et désireuses de voir leurs enfants poursuivre leur scolarité dans un environnement cosmopolite et multilingue. Cette mesure prévue dans l’article 6 de la loi permettra également à des élèves français n’ayant pas eu la chance de vivre à l’étranger de développer de plus grandes compétences linguistiques et une ouverture sur le monde.
Allant de la maternelle à la terminale, ces écoles prépareront au Baccalauréat européen ou aux options internationales du Brevet et du Bac.
Enfin, l’implantation d’écoles internationales dans les grandes villes françaises est un élément de plus de l’attractivité de notre pays pour l’implantation de grandes firmes internationales et l’attractivité d’entrepreneurs et de talents venus du monde entier.
L’école obligatoire dès trois ans
La loi pour une « école de la confiance » prévoit également de rendre l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans à partir de la rentrée 2019. Même si une grande majorité des élèves rejoignent effectivement l’école maternelle dès 3 ans, l’inscription à l’école n’était jusqu’ici obligatoire qu’à partir de 6 ans.
Cette mesure vise à garantir une plus grande égalité des chances dès l’école maternelle, à un âge ou se forge notre vocabulaire, notre socialisation et le début de notre expression orale. Cette mesure devrait s’accompagner d’un accompagnement financier de l’Etat envers les collectivités territoriales à hauteur de 100 millions d’euros, allant pour moitié vers les écoles maternelles publiques et pour l’autre moitié vers le privé.
Autoriser des expérimentations pédagogiques
Plutôt que d’imposer de nouvelles méthodes par le haut, Jean-Michel Blanquer a misé sur l’expérimentation. L’article 8 de la loi donne la possibilité aux écoles privées comme publiques de mener des expérimentations, notamment du point de vue des horaires d’enseignement ou des procédures d’orientation des élèves.
Enfin, il est important de préciser que cette loi s’inscrit dans une politique globale visant à rendre l’éducation plus juste, et dans un contexte d’augmentation du budget alloué à l’Education Nationale. Depuis la rentrée 2017, de nombreuses mesures ont été mises en place, comme le dédoublement des classes de CP, la création de plus de 8.000 postes pour aider à l’inclusion des élèves porteurs d’un handicap, ou encore la mise en place d’une aide aux devoirs gratuite.
Que les écoles étrangères déjà présentes sur le territoire français bénéficient: de soutiens par des bourses scolaires en fonction des revenus (comme pour les collèges et lycées publics ou sous contrats), des aides à la restaurations et des transports scolaires gratuits. Alors que les collèges et lycées déjà en place se voient pas refusés d’année en année des classes européennes, maintenant, soudainement des écoles internationales doivent être crées!? Etablissements dont la gratuité n’est pas assurée, comme la nouvelle loi ne prévoit qu’une école primaire gratuite, mais une instruction obligatoire au-delà. L’égalité des chances est en grand péril avec ce nouveau… Read more »