En 2023, la France a enregistré un déficit commercial de près de 100 milliards d’euros, une amélioration significative par rapport au triste record de 162,7 milliards d’euros en 2022. Cette évolution marque évidemment un pas dans la bonne direction, mais c’est avant tout grâce à une baisse notable de la facture énergétique même si on note une reprise des exportations, qui ont progressé de 1,5 %. Cependant ces chiffres doivent nous inviter à l’humilité, en particulier au regard des comparaisons avec nos voisins européens. L’Allemagne bien sûr et ses 210 milliards € d’excédent ou encore l’Italie qui dépassera les 30 milliards €. Il nous reste donc beaucoup à accomplir !
Bien qu’encourageants, ces résultats 2023 appellent à une réflexion plus profonde sur l’état réel de notre économie. La réindustrialisation, indispensable, reste à ce jour un objectif lointain. Malgré les efforts déployés pour inverser la tendance de désindustrialisation, la part de l’industrie dans notre PIB reste insuffisante (l’industrie manufacturière reste sous les 10% du PIB quand elle est de 26,6% en Allemagne[1]), et le chemin vers une véritable renaissance industrielle est semé d’embûches. Les 2 milliards d’euros – de garanties de prêts verts aux entreprises pour faciliter leur adaptation au changement climatique – annoncés aujourd’hui par Bruno Le Maire marquent un pas déterminant dans cette direction. Ils illustrent l’engagement du gouvernement dans une politique de l’offre efficace. Cette initiative est essentielle pour revitaliser notre tissu industriel et accroître notre compétitivité globale.