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Bilan / Mes prises de position

4 années tournées vers l’international

22 June, 2021

Après le mandat de François Hollande, la France avait besoin d’un sursaut à l’international. Aujourd’hui, la France est-elle de retour ?

Lorsqu’en 2017 le quinquennat de François Hollande s’achève, l’influence de la France à l’international est déclinante : qu’il s’agisse du multilatéralisme, de la gestion des crises (Crimée, Lybie, Syrie), ou encore de l’attractivité de notre territoire, nous avons pâti d’un manque de leadership, ainsi que des dissensions de la majorité d’alors, qui ont contribué à brouiller notre voix dans le monde.   

L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République a permis d’inverser cette donne. La France s’est donné l’ambition de renouer avec une stratégie, une capacité de proposition, le volontarisme et l’universalisme qui la caractérisent. Dès le 29 mai 2017, le Président de la République a lancé le dialogue de Trianon, initiative franco-russe à destination des citoyens, des associations, des entreprises, des collectivités territoriales, des universités. En juillet 2017, c’est le président des Etats-Unis qui était invité à Paris à la cérémonie du 14 juillet . En 2019, le G7 s’est tenu à Biarritz et la France y a fait de nombreuses propositions en particulier sur la taxation des géants du numérique et l’agenda climatique.  

Dans la première partie de son mandat, le Président s’est beaucoup déplacé en particulier en Asie où j’ai eu l’immense privilège de pouvoir l’accompagner. Il aura réalisé des visites d’Etat en Chine et en Inde en 2018 et des déplacements en Australie et au Japon. Concrètement, cela a permis de favoriser la  conclusion de partenariats commerciaux et d’accords stratégiques avec nos alliés dans la région, comme le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, des pays qui partagent nos valeurs, et notre volonté de défendre la démocratie, le droit international et le droit maritime. Cela a également favorisé des initiatives conjointes dont l’appel de Christchurch en 2019, visant à lutter contre les contenus terroristes et extrémistes violents sur internet. Enfin, la France a clairement développé une stratégie qui est celle de l’Indopacifique. Celle-ci repose dans un premier temps sur des coopérations militaires avec nos alliés dans le Pacifique, conscients de l’importance du rôle de la France, seule puissance européenne à être territorialement et militairement présente dans la région. Dans un second temps, il s’agira de développer des coopérations nouvelles dans les domaines économiques, scientifiques ou encore écologiques.  

N’oublions pas non plus que la France est depuis 2019 le pays le plus attractif d’Europe pour les investisseurs internationaux. Les réformes menées, les initiatives prises à l’international, une nouvelle incarnation de la France, tout cela a redonné à notre pays une place de premier plan dans les affaires mondiales.  

  

La réorientation vers l’Europe a été centrale dans le mandat d’Emmanuel Macron. Est-ce que l’on se rapproche d’une Europe puissance ?  

Ce qui est vrai, c’est que le projet européen est le meilleur espace pour défendre nos intérêts et nos valeurs dans un monde certes multipolaire mais avec deux acteurs dominants que sont les Etats-Unis et la Chine, sans oublier à un degré moindre la Russie. En rupture avec le discours ambiant eurosceptique, le Président et sa majorité ont défendu une vision positive de l’Europe. Nous avons toujours considéré que l’Union européenne devait être un sujet sur lequel il fallait débattre sérieusement avec nos concitoyens. Qu’elle n’était pas qu’un simple faire-valoir pour les formations politiques nationales, mais un projet collectif, sur lequel nous devions mieux nous investir pour répondre aux grands défis de demain : défense, immigration, changement climatique, transformations liées au numérique… et, plus récemment, les enjeux de santé, pour lesquels l’Europe a une légitimité grandissante.   

Le discours du Président de la République du 26 septembre 2017 à la Sorbonne, de ce point de vue, incarne cette rupture politique : il a proposé « une initiative pour l’Europe », non pas sous forme de vœux pieux, mais en la bâtissant sur des propositions ambitieuses et opérationnelles. Donc réalisables.  

Et de fait, la grande majorité d’entre elles ont depuis été réalisées !  Le renforcement de la coopération franco-allemande s’est traduit dans les faits, et a même été formalisée en janvier 2019 par la signature d’un nouveau traité de l’Elysée. La France, qui s’est beaucoup investie dans la lutte contre le dumping social en Europe, a également su obtenir  un compromis permettant une révision de la directive « travailleurs détachés ». De manière plus générale, en matière de convergence fiscale et sociale, nous avons réussi à faire bouger les lignes, ce qui est indispensable si l’on souhaite vivre dans une Europe plus juste et plus sûre. Par exemple, en obtenant la création de ressources propres pour le budget européen, qui pourraient prendre la forme d’une taxation du secteur du numérique, ou de taxes environnementales. Ce sont là des avancées majeures qui renforcent la souveraineté de l’Union européenne. 

Je tiens aussi tout particulièrement à rappeler le Plan Vert Européen de 100 milliards d’euros, ainsi que tout le travail qui a été fait pour le plan de relance européen. En dotant l’UE d’une vraie capacité d’endettement commune, pour accroître sa capacité d’investissement, la France a mis tout son poids dans la balance pour rendre possible, ce qui était considéré comme une utopie il y a encore 1 an. Pour la première fois dans l’histoire de l’Union, l’émission de dettes et de transferts mutualisés à destination des Etats les plus en difficulté va permettre d’injecter 750 milliards € au service de l’économie européenne et donc de chacun d’entre nous. L’Europe puissance est en marche! 

Vous avez beaucoup travaillé pour les communautés françaises à l’étranger. Quel est lien avec la politique internationale de la France ?  

Il est central et j’ai essayé tout au long de mon mandat de convaincre les pouvoirs publics et les entreprises que le meilleur atout de la France dans la mondialisation ce sont nos communautés françaises à l’étranger. Je suis convaincue qu’il faut revoir notre politique d’influence dans le monde en s’appuyant davantage sur les sociétés civiles. Les Français à l’étranger par leurs connaissances des populations locales, des langues, par leurs capacités à prendre des risques doivent être mobilisés pour maintenir la France au premier rang de la compétition mondiale. Nous avons énormément de talents à l’étranger, des expériences riches et variées, c’est pourquoi y compris lors du retour en France, ces parcours doivent être davantage valorisés. J’ai voulu aussi que tout soit mis en œuvre pour favoriser la mobilité internationale. Dans ces temps de populismes, apprendre d’autres cultures, se confronter aux exigences de la compétition mondiale, se sentir fier d’être Français car notre pays est reconnu et désiré partout dans le monde, c’est une chance qu’il faut offrir au plus grand nombre. C’est pourquoi beaucoup a été fait au cours de cette mandature afin de faciliter, corriger, améliorer la vie de nos compatriotes à l’étranger. Protection sociale, fiscalité, relations avec l’administration… rien n’a été laissé au hasard. Il s’agissait, d’une part, de corriger ce qui n’allait pas, ou qui avait été délaissé par les majorités précédentes ; et, d’autre part, de donner l’occasion d’être force de proposition, grâce par exemple à la consultation citoyenne que j’avais mise en place en 2018, lors de la réalisation de mon rapport au Premier ministre sur la mobilité internationale des Français  (lien). A l’issue de ce rapport, j’avais fait plus de 200 recommandations dont bon nombre ont été suivies. Pour faciliter la mobilité internationale, il faut faciliter toutes les étapes d’une expérience à l’étranger, du départ au retour en passant par la protection sociale et la fiscalité. Il reste encore du travail et celui qui me paraît le plus important, c’est le travail de conviction que nos communautés doivent être au cœur des stratégies d’influence de la France dans les années à venir qu’il s’agisse de l’exportation, de la culture, de la gastronomie, du sport ou de la recherche pour ne citer que quelques exemples. 

Quelles sont les perspectives à long terme pour la France ? Est-ce que comme certains vous anticipez un inéluctable déclin de la France ?  

D’une manière générale, je plains tous les commentateurs qui se complaisent dans cette idée que la France serait en déclin. Beaucoup en font leur commerce, y compris politiquement d’ailleurs. Ce qui m’intéresse ce sont les gens qui font, ceux qui sont force de propositions. En 4 ans, j’en ai rencontré énormément en particulier lors de mes déplacements. Les Français à l’étranger ce sont eux qui font la France à l’international. Cette France-là, elle est dynamique et séduisante. Elle a tout pour réussir aujourd’hui et demain ! Je voudrais qu’on en parle davantage de cette France-là. La France a beaucoup changé et a pris une nouvelle direction ces dernières années. Notre image a changé dans le monde. Notre voix porte. Par exemple, nous pouvons être le leader mondial de la transition écologique. Nous avons tout pour le faire : les chercheurs, les entreprises, la puissance publique, la géographie, le deuxième espace maritime mondial, la réputation. Ce n’est pas rien car c’est l’enjeu du siècle. La France est redevenue un pays moderne. Toutefois, il faut continuer à réformer le pays en profondeur, relever les manches, travailler, simplifier, avoir le courage de regarder la vérité en face pour être conscient de nos forces comme de nos faiblesses. Nous vivons un moment exceptionnel dans l’Histoire, un moment de grands bouleversements, de mutations. Sur le plan géopolitique et économique, le monde a basculé vers l’Asie. La France a eu la bonne intuition en se lançant dans le projet Indopacifique, un projet auquel il faut maintenant donner toute son ampleur. Il faut réinvestir l’Asie et en particulier l’Asie du Sud-Est avec une attention toute particulière à l’Indonésie. Il faut aussi réinvestir dans la formation à l’international en particulier en « intelligence culturelle ». J’ai été assez surprise du faible niveau de compréhension des enjeux internationaux dans le petit monde parisien que ce soit dans le public ou dans le privé mais aussi à l’Assemblée nationale. Beaucoup des mesures prises à Paris dans tous les domaines devraient être élaborées sur la base d’une prospective mondiale, de comparaisons internationales, de connaissances des bonnes pratiques. La France restera une puissance mondiale si elle sait faire deux choses : se remettre en question quand et là où il le faut et ne jamais se reposer sur ses lauriers y compris dans les secteurs où tout paraît aller dans le bon sens et continuer à être moteur dans la construction européenne pour faire de l’Union à la fois un modèle et un acteur central pour diffuser nos valeurs, pour imposer des règles et des normes, pour humaniser la mondialisation et réussir la transition écologique à l’échelle mondiale. Ce faisant, la France restera un acteur incontournable. A nous Français de métropole, d’outre-mer et à l’étranger de nous donner les moyens de faire réussir la France. Ensemble, tous ensembles, nous réussirons! 

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